KABYLIE (TAMURT) – Laid tamziant, ou El Aïd Tamctuht », est une fête musulmane marquée depuis des siècles par les musulmans pratiquants kabyles et parfois même par les non-musulmans par tradition.
Hier, dans les quatre coins de la Kabylie, en dépit de la crise économique qui la touche de plein fouet et surtout malgré que des milliers de prisonniers politiques soient toujours incarcérés arbitrairement, la Kabylie a marqué Laid tamctuht à sa façon.
Comme il est de tradition, se recueillir sur les tombes des proches tôt le matin, dans les villes et villages, est la première chose que font les Kabyles chaque Laid, qui marque la fin du mois du ramadan. Les musulmans pratiquants, eux, vont aux mosquées pour la prière collectivement. Après un repas copieux, généralement les après-midis sont réservés aux visites familiales.
Laid chez les Kabyles est aussi une journée de conciliation et de réconciliation. Pour les amateurs de bière, la fin du ramadan signifie pour eux la réouverture des débits de boissons et des bars, fermés durant tout le mois de ramadan. Ils se ruent vers les comptoirs dès les premières lueurs du jour.
Quant aux familles et proches des prisonniers politiques, le jour de Laid tamziant est une journée de deuil. Ce n’est pas facile pour leurs parents, leurs femmes, leurs enfants de passer une journée de fête alors que leurs proches sont en prison parfois à vie.
Les fêtes religieuses se suivent, mais perdent de plus en plus de leur joie et de leur goût de jadis. Les temps ont changé. Ils ont changé malheureusement pour le pire en Kabylie.
Idir Yatafen