CONTRIBUTION (Tamurt) – Ses réponses tranquilles et soft relatives à sa vie quotidienne, à son village, à la chanson, à sa famille et à sa dernière production dénotent avec un sursaut qu’il veut d’indignité lorsque la journaliste, en parfaite connivence, aborde le sujet.
Juste après avoir affirmé à la réponse n° 7 : “ Franchement, je n’ai pas de position politique, je ne suis pas partisan et je ne l’ai jamais été …”, il perd toute contenance dans sa réponse suivante relative à l’autonomie de la Kabylie en s’écriant : “Alors là ! cela ne fait pas partie de ma façon de voir. La Kabylie est une parcelle de l’Algérie, comme le dit si bien cette expression devenue un cliché : “il n’y a pas de Kabylie sans l’Algérie, comme il n’y a pas de Kabylie sans l’Algérie”.
Tamara ur t-terri[[Sans que rien n’oblige]], M. Aït Menguellet agresse un Mouvement qui ne lui a jamais fait tort et entonne allègrement pour se justifier, la rengaine de Bouteflika, reprise par Ouyahia, qui, comme chacun le sait, sont les meilleurs amis et défenseurs de la Kabylie et de son peuple.
Ce faisant, il emboîte le pas à tous les détracteurs de la Kabylie et de son peuple et feint d’ignorer que le MAK ne dit pas plus ni moins à propos de l’Algérie. Mais si lui-même trouve son compte à vivre dans la démocratie ambiante incarnée par Bouteflika, il n’en est pas de même pour l’écrasante majorité des Kabyles qui a choisi le combat pour le recouvrement de l’honneur, la dignité et la liberté.
Après les morts de 2001, se positionner contre l’autonomie de la Kabylie, c’est comme si, après les massacres du 8 mai 1945 en Kabylie, se déclarer profrançais en Algérie coloniale.
Le quidam de Kabylie était en droit d’attendre de M. Aït Menguellet, une explication de texte des systèmes démocratiques avancés en vigueur dans de nombreux pays qu’il dit avoir visités. Au lieu de cela, il disserte sur des arcs et des sabres qu’il arbore comme des trophées de haute volée. La belle jambe !
M. Aït Menguellet est contre l’autonomie. Celle des autres. Car pour son propre compte, il déclare fièrement que son dernier album est un produit intégralement fait maison. Il décline le script de sa superproduction ainsi :
– Paroles et musique : lui-même,
– Arrangements : son fils Djafar,
– Maquette : sa fille Hayat,
– Infographie : son fils Tarik,
– Studio d’enregistrement : son propre studio d’Iɣil Bwammas.
C’est plus que de l’autonomie, c’est de l’autarcie.
Ce personnage-qui-ne-fait-pas-de-politique – sauf en cas de commandite simple – nous a habitués depuis longtemps à des pirouettes qui n’ont rien d’artistique.
À dire vrai, le MAK s’attendait à toutes ces attaques de la part des ennemis traditionnels de la Kabylie et de son peuple. Il a même prévu qu’elles redoubleraient de férocité surtout après l’installation du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK). Cependant, cette attaque gratuite d’Aït Menguellet contre le MAK et à la veille de l’ouverture de son Université d’été a surpris et indigné la majorité des Kabyles parce que rien ne la justifie.
Mais las ! On a beau s’appeler Aït Menguellet, Abdenbi ne pourra jamais incarner Mbarek, assassiné pour des idées que le MAK se fait, entre autres, aujourd’hui l’héritier et le continuateur.
L’histoire jugera les uns et les autres et le peuple kabyle saura s’en souvenir.
Azur Loukad
Adekkar, le 22 juillet 2010