Dans l’indifférence de l’Algérie, la Kabylie brûle

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Incendie en Kabylie
Incendie en Kabylie

CONTRIBUTION (TAMURT) – En ce mois tragique, de juillet 2023, un déchaînement dévastateur ravage de nouveau la Kabylie, telle une sinistre répétition de la funeste année 2021. Cette terre, fière et ancestrale, se retrouve, une fois de plus, livrée à l’horreur des flammes, dont l’origine sordide est imputable aux plus hautes sphères du pouvoir algérien, notamment l’armée elle-même.

Dans ce théâtre d’effroi, des dizaines de vies ont été fauchées, laissant une population abandonnée à son sort, se débattant dans un désastre sans précédent. Le drame absolu qui frappe la Kabylie trouve ses racines dans une politique génocidaire, abjecte, ourdie bien avant que le ciel ne s’embrase à nouveau. C’est au tristement célèbre congrès de Mostaganem, en août 2019, que des individus tel que Lekhdar Benkoula, A. Bengrina, A. Chouchane, N. Salhi, N. Khetal et bien d’autres sous la houlette d’un escadron de la gendarmerie algérienne ont scellé le destin de la rebelle Kabylie. Telles des marionnettes macabres, ils ont comploté pour éradiquer la composante kabyle de l’Algérie, s’enfonçant dans les abysses sombres d’une intention perverse d’extermination.

Depuis lors, la Kabylie endure l’enfer sur terre, alors que l’étau de la destruction se resserre implacablement autour d’elle. Dans cette tragédie sans répit, des familles déchirées fuient leurs demeures, cherchant désespérément une lueur d’espoir dans un monde en flammes. Des âmes jeunes, courageuses et désarmées, se jettent vaillamment dans la bataille contre les flammes dévastatrices. Arme précaire contre un ennemi sans pitié, elles tentent, avec des seaux d’eau et des branches de feuillage, d’apaiser l’appétit insatiable des flammes, mais leurs efforts héroïques semblent se dissoudre comme des larmes dans la fournaise brûlante. C’est alors que la solitude de la Kabylie prend une dimension tragique, car la voix du désespoir semble étouffée dans l’indifférence générale.

Le reste du monde semble tourner le dos à ce drame humain qui se déroule loin des caméras et des projecteurs. La détresse de ces âmes en peine, confrontées à une destruction orchestrée, reste ignorée, laissant un sentiment de désespoir et d’abandon oppresser le cœur des survivants. Pourtant, alors que la Kabylie est à genoux, abandonnée à son sort par l’Etat qui devrait la protéger, il semble que ce dernier trouve l’énergie de détourner son regard accusateur vers ses voisins. Incapable d’assumer son rôle essentiel de prévention et de garantir ne serait-ce qu’un semblant de sécurité pour ses citoyens, l’état préfère s’enliser dans l’invective, l’insulte et le mépris envers ceux qu’il devrait considérer comme des partenaires dans la solidarité. Ainsi, l’année 2023 devient le témoin impuissant d’une épopée de désolation qui déchire le cœur de la Kabylie.

Les flammes, tels des démons, engloutissent tout sur leur passage, emportant avec elles le tissu social, la culture et la fierté d’un peuple assiégé. Dans ce drame absolu, le monde devrait se dresser en rempart solidaire pour secourir la Kabylie et ériger la vérité et la justice comme des phares étincelants dans la nuit obscure de l’oubli. Car tant qu’un seul souffle de vie résiste dans ce royaume en ruines, il y aura toujours une étincelle d’espoir à raviver, et l’humanité aura le devoir sacré de la préserver.

Par Boualem TIAKOUT

2 Commentaires

  1. Azul. Bonjour. Et dire qu’en 2001 un contexte historique s’est présenté pour déclarer l’indépendance de la Kabylie, Fefhat s’est opposé au moment suivant que les Kabyles installés dans les autres régions seront massacrés.

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