Kherrata : Une clinique mobile au profit des populations de zones éparses

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Un citoyen kabyle se fait consulter dans une clinique mobile
Un citoyen kabyle se fait consulter dans une clinique mobile

VGAYET (TAMURT) – En l’absence de structures sanitaires dans les régions périphériques à la ville de Kherrata, l’Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Kherrata a été doté par une clinique mobile. Il s’agit d’un bus équipé d’un véritable cabinet médical, qui sillonnera les villages épars de cette ville historique du 08 Mai 1945 pour proposer des consultations et des soins aux populations locales enclavées.

L’état dans lequel se trouve une majeure partie des polycliniques du département de Vgayet en Kabylie laisse à désirer. Vétusté des infrastructures, infiltrations des eaux pluviales à cause de la détérioration de l’étanchéité, manque d’équipements et déficit criard en ressources humaines médicales et paramédicales est le constat désolant connu de tous. L’absence de l’imagerie médicale dans les établissements publics de santé y engendre un grand dysfonctionnement. Les malades sont souvent orientés vers le privé pour le besoin d’une radio, un scanner ou une IRM. Et les coûts sont très exorbitants. Pour alléger la forte pression sur l’EPSP de Kherrata, les autorités ont opté pour une clinique mobile, un bus médicalement équipé, afin de se déplacer auprès des populations enclavées. Cette clinique mobile qui renferme une équipe pluridisciplinaire (médecin généraliste, chirurgien-dentiste, sage-femme, paramédical et psychologue) a effectué plusieurs sorties au niveau des localités Afra (Kherrata), Takeilet et Azaghar (Draa El Caid), Ait Boudjit et Saadane (Derguina).

Jusqu’au 13 février prochain, elle sillonnera les villages Akkache (Tamrijt), Talaata (Ait Smail) et Ait Mbarek (Taskriout). Bien que cette solution soit à même de soulager les habitants des zones éparses dépourvues de structures de santé, la solution permanente est de les doter de salles de soins équipées d’un matériel médical adéquat.

A noter que sur les huit EPH (établissement public hospitalier) et EHS (établissement hospitalier spécialisé) opérationnels dans le département de Vgayet, quatre datent de l’époque coloniale française. Il s’agit des établissements de santé Frantz Fanon (Bejaia-ville), Aokas, Il-Maten et Kherrata. Ceux-ci se trouvent dans un état de vétusté et ne répondent plus aux attentes et besoins des populations locales en matière de prise en charge sanitaire correcte. A noter que le département de Vgayet, qui compte plus d’un million d’habitants (1 104 000 âmes) ne dispose pas encore d’une structure de CHU digne de ce nom.

Lyes B.

1 COMMENTAIRE

  1. Je connais plein de Kabyles de ma génération devenus médecins dont certains spécialisés, ils travaillent aujourd’hui tous à l’étranger. La Kabylie peut en 10 ans devenir une destination de choix pour les soins, le principal capital est humain et la Kabylie a cette richesses car il y a des Kabyles doués et passionnés par la médecine. Un investissement sérieux dans ce secteur serait un levier économique avec un gisement d’emplois inépuisable. Dans ce cas par exemple, il faudrait oser construire des hôpitaux dans certains villages Kabyles en montagne mais aussi en bord de mer sans bien sûr nuir à la nature à des endroits judicieux et adaptés au site. C’est juste malheureux de voir à quel point la pauvreté et la misère frappe le peuple Kabyle sur tous les plans y compris celui de la santé qui est indispensable pour la vie, moi j’appelerai cette clinique mobile de soins la caravane de la mort de la Kabylie comme déjà programmée.

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