KABYLIE (Tamurt) – La guerre que mènent pouvoir et ses relais contre la Kabylie, n’est pas prête de connaître son épilogue. La Kabylie de par son attachement à sa culture et aux valeurs de libertés, oppose un mouvement politique rationnel à ces tentatives diaboliques. La résistance de cette région à toutes les exactions, tentatives de soumission, de dépersonnalisation et d’acculturation ont poussé le pouvoir et ses laboratoires à élaborer un autre plan pour mieux mener sa mission consistant essentiellement à frapper de plein fouet la cohésion sociale de la Kabylie et la traîner ainsi sous son giron pour s’assurer sa servilité.
La légalisation du mouvement associatif depuis octobre 1989 est perçue comme une erreur impardonnable commise par les tenants du pouvoir central de l’époque. Ainsi, hormis le fait que des associations à caractère politique avaient profité de cette ouverture démocratique pour venir rivaliser avec le pouvoir sur le terrain de l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, le travail de titans des associations culturelles et de jeunes en Kabylie est perçu comme une menace sur sa propagande qu’il mène via ses relais médiatiques.
Le cas de l’ex-FIS illustre assez bien cette immixtion dans un terrain exclusivement réservé à la junte au pouvoir et qui lui servait de tremplin afin d’amadouer une société acquise bien avant l’épisode du terrorisme islamiste aux thèses intégristes. La décennie de sang et de terreur qui s’en est suivie démontre que la religion est d’abord au centre d’une guerre sans merci entre les deux belligérants. Les deux parties, pouvoir et islamistes, savaient tout l’intérêt qu’ils auront en monopolisant la religion et en l’instrumentalisant à des fins autres que spirituelles.
Comme il était difficile de faire marche arrière, le pouvoir avait tout de même délégalisé le FIS, mais sans pour autant remettre en cause sa décision dans son intégralité de légaliser encore des partis islamistes, mais cette fois-ci, il choisit parmi sa clientèle la plus fidèle.
Le cas des associations à caractère politique qu’on nous présente aujourd’hui comme des partis politiques n’est pas indissociable de celui des associations de jeunes, culturelles, scientifiques, religieuses…
Le rôle joué par les associations culturelles en Kabylie est monumental dans la mesure où c’était au mouvement associatif que la responsabilité de la prise de conscience et de mobilisation de la population pour le combat identitaire et démocratique échoit. Pour en finir avec cet adversaire qui tire sa légitimité du travail bénévole des jeunes Kabyles au sein de leurs associations, pour briser cet élan qui puise sa substance des villages, donc, depuis la source, le pouvoir a tout fait pour paupériser les associations. Le bénévolat n’assure pas une continuité, les subventions deviennent l’apanage de cercles occultes. Les actuels directeurs de culture des trois wilayas de Kabylie illustrent l’importance qu’accorde le pouvoir à ce volet. Le pouvoir n’a pas le souci d’aider ce secteur, mais il ne désigne que des supplétifs pour sa gestion et son contrôle.
Aujourd’hui, on dénombre des centaines d’association qui ont mis la clé sous paillasson, faute d’aides conséquentes et de problèmes bureaucratiques. La gestion des associations relève exclusivement de l’Administration centralisée.
Une association religieuse dans chaque village de Kabylie
Armé de patience quand il s’agit de l’étude de terrain, le pouvoir, dans le souci de se perpétuer, prend tout le temps qu’il lui faut pour tirer les enseignements de ses erreurs. Il n’est pas en mesure de contrôler toute la société algérienne, il a mis l’accent sur le mouvement animant la société civile. Les partis politiques devenus, au grand dam des militants sincères, une simple caisse de résonance du pouvoir, son projet retentit dans chaque voix. Depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, une remise en cause de la pluralité politique est publiquement prononcée. Tout mouvement politique ne répandant pas la semence du pouvoir est laminé, les réels mouvements politiques d’opposition écrasés et leurs leaders harcelés par une justice aux ordres.
Le mouvement associatif en Kabylie est victime de son engagement. Il est coupable d’avoir réalisé des exploits. C’est par tout le travail des associations culturelles que le peuple kabyle s’est mobilisé pour son combat. Le travail réalisé pendant plus d’une décennie s’est érigé comme un rempart contre l’intégrisme islamiste et contre le projet funeste du pouvoir. C’est à partir de cela que le pouvoir et son allié, l’islamisme, veulent instrumentaliser le mouvement associatif au profit d’un projet qui n’a de kabyle que la cible.
Depuis les événements du Printemps noir, les associations religieuses poussent comme des champignons en Kabylie. Il suffit de se présenter avec une liste de quelques personnes représentant le bureau de l’association pour voir votre agrément délivré sous dizaine. Les présidents sont choisis sur le volet. Être barbu pour vous faufiler aisément dans les couloirs de l’administration. Un autre fait curieux relevé, ce sont les centaines d’agréments offerts en quelque mois à plusieurs associations. Un autre fait gravissime, ce sont ces responsables d’associations fantoches qui profitent de « l’ignorance » de certains adhérents, dans leur majorité, des vieillards qui se rendent dans les mosquées pour accomplir uniquement leur spiritualité, pour les traîner dans les rouages de l’activisme politique au profit de l’islamisme.
Créées pour mener les travaux de rénovation ou de construction de mosquées, ces associations chapeautées par des militants politiques, dont la plupart sont du MSP, forment un vrai réseau de barbus dangereux. Ainsi, pour les quêtes, la direction des Affaires religieuses des wilayas procède, au tour de rôle, à désigner l’association qui aura le butin.
Ainsi, avec un système de communication très fiable, les militants font le tour des mosquées adhérentes, munis d’une convocation pour récupérer l’argent. Des millions de dinars sont récoltés ainsi chaque vendredi auprès des fidèles pour donner une base solide à leur projet. Cela sans compter les subventions et les dons des fidèles qui ne vont que vers ces lieux de cultes pour qui le pouvoir et ses relais islamistes ont trouvé une autre vocation : celle d’islamiser la Kabylie. Ceci dit, ce que le pouvoir et les terroristes n’ont pas pu réaliser par la répression et la terreur peut être fait avec ces associations qui agissent dans l’ombre et qui profitent surtout de l’absence d’associations culturelles où les jeunes animent la vie quotidienne en militant pour leur peuple et leur culture.
Ce qui s’est passé à Aghribs fait partie du plan programme que le pouvoir et les islamistes ont ourdi contre la région.
La pression que mettent les islamistes armés et ceux des institutions sur la Kabylie, le peuple kabyle risque de plonger dans une violence interne jamais vécue.
Amnay Ait Ifilkou
{{ATTENTION DANGER DE MORT : LE BOUCLIER ANTI-ISLAM KABYLE EST DEFFAILLANT}}
{{Les Salafistes qui visent a islamiser la nation kabyle jusqu’a son extermination par cette drogue arabe ont-ils trouve une faille dans le bouclier anti-islam kabyle, la faille est la femme kabyle, ils ciblent les jeunes filles qui demain seront des mamans qui enfanteront des terroristes nazis arabo-islamistes antikabyles. Il faut vraiment faire quelque chose. On doit leur expliquer que l’islam est un poison colonial morbide dont l’objectif est de detruire tout individu, toute famille, tout peuple, toute nation, toute societe, et tout continent qu’il penetre. … L’ISLAM EST ANTIKABYLE.}}
LISEZ UN PEU POUR VOIR :
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CHANGEMENT DES HABITUDES VESTIMENTAIRES
De la robe kabyle au hidjab
Les temps changent, les habits aussi
Les salafistes veulent importer une nouvelle religion en terre kabyle, qui n’a rien à voir avec l’Islam des aïeux.
Depuis trois années, le hidjab a fait son apparition même dans le village le plus reculé de Kabylie. Avant cela, il était rare de croiser une dame ou une jeune fille vêtue de cette tenue orientale. Actuellement, même si elles sont encore loin de constituer une majorité, il n’en demeure pas moins que le nombre de femmes en hidjab ne cesse d’augmenter. Souvent, il s’agit de jeunes filles dont aucun autre membre de la famille n’a porté cette tenue étrangère et étrange pour bon nombre de citoyens de Kabylie. Ces derniers s’étonnent d’ailleurs, que le port du hidjab soit devenu un choix pour certaines jeunes filles. Mais est-ce vraiment un choix actif ou s’agit-il d’un choix passif, résultat d’un certain nombre de critères extérieurs faisant du conditionnement d’ordre vestimentaire, un mode de vie ? L’école fondamentale, les programmes de la télévision algérienne et moyen-orientaux, le contenu propagandiste de certains journaux arabophones, les fréquentations à l’université, etc., sont les éléments qui influent sur ces jeunes filles souvent fragiles, vulnérables et livrées à la solitude. C’est du moins ce que pensent un certain nombre d’universitaires et de cadres politiques de la région avec lesquels nous avons eu des discussions à ce sujet.
Wassila, de Matoub au voile
Wassila a 24 ans. Habitant à Azazga, elle travaille comme secrétaire dans une agence immobilière à Tizi Ouzou. Quand elle n’a pas de clients dans son bureau, elle écoute sans cesse des chansons de Matoub Lounès. C’est son chanteur préféré. Maîtrisant parfaitement le kabyle, elle comprend tout ce que ce poète déclame. Un jour, elle découvre un hebdomadaire arabophone très porté sur l’apologie de l’islamisme. Comme elle a beaucoup de temps libre, elle lit toutes les inepties que raconte ce journal. Un jour, elle arrive à son bureau enveloppée dans un hidjab. Son patron n’en croit pas ses yeux. Comme Wassila, tant d’autres jeunes filles kabyles sont tombées dans les desseins de ceux qui font de la propagande islamiste un fonds de commerce. Ce n’est pas un hasard si la majorité de celles qui décident de porter aujourd’hui le hidjab sont des jeunes files ne dépassant pas l’âge de trente ans. Un cadre d’un parti politique, rencontré à l’occasion des festivités du Printemps berbère, nous déclare qu’il faut tirer la sonnette d’alarme. Pour lui, le phénomène du hidjab est bien planifié. « Ce sont des salafistes, qui ont des sources de financement d’un peu partout et qui veulent importer un nouvel Islam en terre kabyle, qui n’a rien à voir avec l’Islam de nos aïeux », souligne notre interlocuteur. « N’avez-vous pas remarqué que ce sont les étudiants qui sont le plus ciblés par ce phénomène nouveau dans notre région ? Ce n’est pas un hasard si c’est dans le département de langue arabe que l’on observe le plus de jeunes filles portant le hidjab », explique-t-il. Selon ce même responsable, il existe des réseaux au sein de l’université de Tizi Ouzou qui font l’apologie du hidjab et tout ce que charrie cette tenue vestimentaire comme idéologie islamiste. Le recul de la robe kabyle est aussi inquiétant pour notre culture que l’avancée qu’enregistre le hidjab. Pourtant, la tenue kabyle permet à la femme d’être aussi bien couverte si tel était vraiment l’objectif…
L’Université, véritable vivier
Un enseignant exerçant à l’université de Tizi Ouzou explique clairement que ce phénomène, s’il venait à faire tache d’huile, c’est la spécificité culturelle liée à la sociologie kabyle qui risque de recevoir un coup dur. Lors d’une conférence animée à l’université de Tizi Ouzou, le 20 avril dernier, le responsable d’un parti a fait allusion à ce nouveau phénomène. Son intervention a suscité une réaction acharnée de la quinzaine de jeunes filles portant le hidjab, présentes dans la salle. Il y a trois années, un tel scénario était inimaginable à Tizi Ouzou surtout pour un jour marquant le combat identitaire et, à l’université, de surcroît. Que pensent les jeunes filles ne portant pas le voile, sur ce sujet ? Karima trouve d’abord, que par esprit de tolérance, il faudrait respecter le choix de ces personnes. Mais en même temps, elle est inquiète si le phénomène venait à prendre de l’ampleur car ce serait l’image de la Kabylie qui va changer. Cette enseignante d’anglais au lycée affirme ne pas ignorer ce qui se cache derrière cette situation : « Souvent il s’agit de jeunes filles en difficulté et livrées à la solitude trouvant refuge dans cette tenue. D’autres filles le portent juste par hypocrisie. D’ailleurs, il y en a qui le mettent sans faire la prière. Il y a une bonne partie constituée de jeunes filles sincères le portant parce que croyant que le hidjab est une obligation divine. Comme si nos mères et nos grands-mères n’avaient jamais connu l’Islam et n’avaient jamais été musulmanes. Il aura fallu attendre 2010 pour que les Kabyles découvrent l’Islam. » Des jeunes filles sont contraintes de porter le voile tout simplement parce que leurs fiancés respectifs le leur exigent. De même que d’autres, de conditions sociales modestes, optent pour cette tenue pour éviter les frais faramineux que demande le suivi de la mode d’aujourd’hui.
L’avis d’une psychologue
Dans ce genre de situations, l’avis d’un psychologue s’impose. Qu’est-ce qui peut pousser une jeune fille de la région à prendre la décision de porter le voile ? Pour la psychologue Ratiba Djedid, il s’en trouve une multitude de réponses à cette question. On ne peut absolument pas donner une seule réponse et puis généraliser. Elle estime que pour une partie d’entre elles, c’est un moyen d’exister. « Tout ce que je fais, c’est pour le Bon Dieu », pensent-elles. Selon cette dernière, le hidjab devient un support pour elles. Cette catégorie concerne les jeunes filles vraiment convaincues. En plus des raisons religieuses, il existe des raisons sociales. Certaines pensent, par exemple, que le port du hidjab constitue un critère pour avoir des prétendants, d’autres le font au contact d’autres femmes, particulièrement à l’université. Est-ce que le port du hidjab pourrait apaiser, dans certains cas, la souffrance psychologique de certaines jeunes filles ? La même psychologue répond que porter le hidjab constitue une croyance pour cette catégorie de filles : « Elles pensent que porter le hidjab les rapproche de Dieu et de ce fait, leur souffrance serait apaisée. »
Aomar MOHELLEBI ( Source : L’Expression [Quotidien colonial arabe d’Alger])