CNK : Il n’y aucune solution dans le cadre structurel de l’Etat-Nation actuel

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Hocine-Azem
Hocine-Azem

AZUL ! Honorables Conventionnels!
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) est une ONG internationale ayant pour mission de défendre et de promouvoir les droits politiques, économiques, sociaux, culturels et linguistiques du peuple Amazigh (Berbère), en conformité avec les principes et les instruments du droit international. Le CMA est constitué par des Associations qui œuvrent dans les domaines culturels, de développement socioéconomique, de protection de l’environnement et de défense et promotion des droits humains, dans tous les pays de Tamazgha (Afrique du Nord) et en Europe.

Depuis sa création en 1995, le CMA collabore avec les différents organes de défense et de promotion des droits humains des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine et des organisations de la société civile internationale. Dans ce cadre, le CMA participe régulièrement à différents événements internationaux relatifs aux droits humains (conférences internationales, forums, Groupes de Travail, séminaires, etc) et présente devant les Comités d’experts de l’ONU chargés du suivi de l’application des Traités, des rapports alternatifs sur la situation des droits humains, particulièrement dans les pays d’Afrique du Nord. Le Congrès Mondial Amazigh agit en faveur et en soutien de tous les efforts entrepris pour l’état de droit, la paix, la laïcité et le progrès humain.

La situation actuelle en Kabylie et comme dans le reste de l’Algérie est sous tensions étant donné le sentiment profond de frustration et de dépossession par un pouvoir qui cristallise tous les mécontentements et les contestations envers un système qui est plus regardé et vu comme mafieux et assassin et corrompu et corrupteur aux pratiques de dilapidation des richesses du pays assurant une gestion catastrophique de tous les domaines de la vie publique.

En Kabylie la situation est dangereusement complexe, c’est une poudrière qui risque d’exploser à tout moment, un territoire où sont concentrés l’armée, la gendarmerie, les forces de polices, les agents opérationnels du DRS, le maquis islamiste, l’activisme des salafistes fondamentalistes en qualité d’Imams dans les Mosquées sous couvert de fonctionnaires d’Etat algériens en Kabylie, des groupes armés non-identifiés qui commettent des enlèvements de personnes surtout les chefs d’Entreprises pour exiger des rançons exorbitantes en toute impunité pour leurs familles et en fin le grand banditisme bien contrôlé et orienté vers des cibles indépendantes du pouvoir d’Alger. Bien pire; des réseaux de clients inféodés au système agissant en toute impunité et en toute opacité pour protéger et propager les options du Pouvoir dans la société avec des moyens des institutions publiques aux frais des deniers du contribuable. Tous ses éléments convergents vers un même objectif, mater, pervertir et saborder toute forme d’opposition démocratique organisée contre l’autorité publique centrale pour maintenir le système en place dans toute son expression violente dictatoriale arabo-islamique et empêcher tout processus de démocratisation de l’Algérie depuis la Kabylie.

La situation économique et sociale est catastrophique, le chômage met des pans entiers de notre jeunesse dans la rue exclue de toutes les instances de socialisation, une école qui produit des croyants islamistes prédestinés à arabo-islamiser les kabyles laïques ou former des désœuvrés pour les pousser dans les bras de l’islamisme, l’alcoolisme, la délinquance, et pour survivre, ils doivent risquer leur vie à travers des embarcations de fortune en direction du paradis sous d’autres cieux pour échapper à l’enfer quotidien fait de tous les malheurs. Les plus fragiles d’entre eux s’empêtrent dans le suicide sous plusieurs formes pour mettre fin à leur calvaire insupportable tous azimuts.

Ce chaos voulu et contrôlé a accentué le sentiment d’insécurité avec l’absence totale de l’Etat dans ses missions de garantir à ce peuple une protection des individus et de ses biens. Elle donne cette impression d’une catastrophe annoncée et programmée dont personne ne peut prédire la finalité tant la violence est la seule forme d’expression face à un système obsolète en mal de perspectives qui n’a que la violence comme réponse pour régler les conflits et les contradictions qui traversent la société.

L’absence totale d’espaces d’expression démocratiques, politiques et de débat contradictoire amplifie le désarroi d’un peuple et se trouve ainsi désarmé dans son opposition pacifique face aux pratiques violentes du pouvoir algérien. Le divorce politique entre le peuple Kabyle et son élite partisane dans les partis légaux est consommé étant donné son incapacité à traduire les espérances d’un peuple, qui s’est battu depuis l’Algérie post-coloniale, pour la démocratie, les libertés et les Droits de l’Homme, mais vidé de ses cadres et de ses compétences dissouts dans un combat politique irréalisables, dans ces conditions historiques présentes, d’une Algérie démocratique dans le cadre des principes qui ne respectent pas les différences des peuples autochtones de l’ensemble des territoires amazighs d’Algérie. Le climat de méfiance qui y règne où aucune proposition ne peut s’enraciner après les échecs et les traumatismes répétés depuis la guerre de 1963 avec son massacre 482 personnes kabyles tuées par l’armée dite des Frontières de Ben Bella jusqu’aux assassinats en 2001 des 127 jeunes kabyles lâchement et froidement abattus par les Services de sécurités algériens de Bouteflika en toute impunité. L’oppression qu’il subit depuis l’Algérie post-coloniale n’a pas permis l’émergence d’un projet crédible et de forces nouvelles en rupture avec le système existant pour sortir de cette impasse historique et de ce face à face malgré la générosité de ses combats pacifiques. Il est à craindre aujourd’hui une explosion incontrôlable aux lourdes conséquences dramatiques qui peuvent mettre en danger la Kabylie et son devenir.

Les révoltes pratiquement quotidiennes dans les différentes localités ne trouvent pas d’échos où le Pouvoir laisse faire pour instaurer le pourrissement de la situation, c’est sa réponse politique aux conditions catastrophiques que subissent les habitants dans leur environnement. Cette situation catastrophique dans tous les domaines génère une situation conflictuelle permanente entre la Kabylie et le gouvernement central algérien. L’absence des pouvoirs publics dans leurs missions essentielles d’Etat de droit a accentué ce sentiment de marasme, d’impuissance, d’insécurité généralisée d’une crise multidimensionnelle face aux revendications populaires démocratiques exprimaient tant de fois pacifiquement par la Kabylie depuis l’Indépendance de l’Algérie en 1962. Le Pouvoir algérien répond toujours par la répression féroce et l’oppression cruelle aux doléances démocratiques légitimes du peuple kabyle. les revendications en question sont d’ordre : politique, démocratique, identitaire, culturelle, linguistique, socio-économique, sécuritaire, environnemental, civique face aux dénis de libertés; au déni de citoyenneté; au déni de dignité ; au déni de justice; au déni de langue; au déni d’histoire; au déni d’identité, en un mot au déni de tous les Droits Humains et du Citoyen consacrés par les valeurs universelles pour toute l’humanité.
Ces aspirations ne peuvent se réaliser que dans un cadre d’un Etat de droit permettant aux peuples algériens de vivre pacifiquement ensemble leurs valeurs propres de chaque peuple en dehors des conflits permanents actuels qui pourraient dégénérer vers des situations tragiques.

Il n’y aucune solution dans le cadre de ce régime dictatorial, ni dans le cadre structurel de l’Etat-Nation actuel communautariste qui a privé les peuples de leur patrimoine, de leur culture, de leur souveraineté, de leur droit à l’auto-détermination; un système qui a reconduit toutes les injustices issues des colonialismes successifs de l’Algérie depuis la nuit des temps. Le peuple Kabyle et à travers lui les peuple Amazighs d’Algérie dans leurs pluralités et leurs diversités multiples, se retrouvent devant une question fondamentale celle d’être où ne pas être. Les réponses à cette question essentielle qui est aujourd’hui occultée dans le débat algérien pour la continuité du cadre existant jacobin et centralisé ne permettant pas à tous ces peuples de se donner une vision à leurs combats et redéfinir les contours d’un cadre pluriel nouvel et d’un cadre politique nouveau respectant la pluralité et la diversité et le droit de faire jouir à tous les peuples coexistant en Algérie particulièrement au peuple Kabyle pour prendre en main son destin et son ambition de construire son model qui place l’Homme au cœur de son projet dont la seule finalité est son épanouissement dans le cadre d’un projet de société progressiste et moderniste porté par les peuples amazighs en Algérie en terme de revendications politiques dans le cadre pacifique, démocratique et autonomiste.

Kabylie, le 01 avril 2011


8 Commentaires

  1. Encore heureux que Mas Husin Azem se démarque d’une nébuleuse qui ne dit pas son nom.

    Il est du CMA (Congrès Mondial Amazigh) mais que signifie pour nous cette appellation ?
    En dehors donc de M. Azem, les représentants du CMA se taisent et ne réagissent pas à ce qui se passe en Kabylie.

    Je ne sais pas si on est en droit de leur demander des comptes. En tout cas, Kamira, Ferroudja et les autres que j’oublie sans doute, doivent nous éclairer, s’il le peuvent..

    Sinon, on fera le nécessaire.

  2. Encore heureux que Mas Husin Azem se démarque d’une nébuleuse qui ne dit pas son nom.

    Il est du CMA (Congrès Mondial Amazigh) mais que signifie pour nous cette appellation ?
    En dehors donc de M. Azem, les représentants du CMA se taisent et ne réagissent pas à ce qui se passe en Kabylie.

    Je ne sais pas si on est en droit de leur demander des comptes. En tout cas, Kamira, Ferroudja et les autres que j’oublie sans doute, doivent nous éclairer, s’il le peuvent..

    Sinon, on fera le nécessaire.

  3. Je suis triste de constater que pour la deuxième journée du séminaire de Takarbuzt rien n’a été reporte par notre site Tamurt .Pourtant ,il a été question de l’avenir de la Kabylie .

    Ce silence m’intrigue et me laisse perplexe devant un site qui ne cesse de faire de la kabylie une préoccupation première.

    Qu’ y a t-il de non dit pour ne pas le couvrir ? Pourquoi l’a t- on boudé? Ces questions me taraudent et me désorientent surtout lorsque j’ai lu dans d’autres sites que le débat général et les communications ont tous porte sur la place et l’avenir de la Kabylie comme une entité autonome .

    Avons-nous peur des idées autonomistes lorsqu’elles ne viennent pas les autonomistes structurés au Mak?

    Reponse SVP

  4. Je suis triste de constater que pour la deuxième journée du séminaire de Takarbuzt rien n’a été reporte par notre site Tamurt .Pourtant ,il a été question de l’avenir de la Kabylie .

    Ce silence m’intrigue et me laisse perplexe devant un site qui ne cesse de faire de la kabylie une préoccupation première.

    Qu’ y a t-il de non dit pour ne pas le couvrir ? Pourquoi l’a t- on boudé? Ces questions me taraudent et me désorientent surtout lorsque j’ai lu dans d’autres sites que le débat général et les communications ont tous porte sur la place et l’avenir de la Kabylie comme une entité autonome .

    Avons-nous peur des idées autonomistes lorsqu’elles ne viennent pas les autonomistes structurés au Mak?

    Reponse SVP

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