ALGÉRIE (Tamurt) – Même les condoléances présentées par les membres des différentes délégations ont « unanimement » évoqué l’attentat de Cherchell sans pour autant avoir un minimum de compassion à l’égard des autres victimes qui tombent sous les balles des terroristes islamistes écumant les maquis de Kabylie, ou sous celles des militaires algériens stationnés dans les villes et villages de la région. La Kabylie a enregistré plus d’une soixantaine d’attentats, de kidnappings, de rackets, cette année. Ce qui la place, parmi les régions les plus dangereusement exposées au phénomène du terrorisme.
La communication officielle domine vu les moyens exorbitants que le pouvoir central mise pour soigner son image et donner ainsi l’allure d’un pouvoir engagé dans la lutte d’un terrorisme qu’il alimente par ailleurs de multiples façons.
Comment peut-on dans ce cas de figure convier une dizaine de pays sur la lutte contre le terrorisme au Sahel et l’alimenter à l’intérieur même de nos frontières ?
Constat amer tiré de la réalité algérienne. Le pouvoir parle de mettre fin au terrorisme grâce à une « réconciliation nationale ». Une réconciliation dont les délais ont expiré depuis des années « mais les portes du pardon restent grandement ouvertes », insiste le chef de l’Etat algérien à chacune de ses rares sorties médiatiques ou via ses ministres et son organisation de promotion des droits de l’Homme.
Paradoxale position qui ne servira, au final, qu’à donner une fausse impression aux partenaires américains et européens, engagés dans une lutte acharnée contre le terrorisme islamiste, à quelques jours de la commémoration du 10e anniversaire des attentats du 11 septembre qui ont ébranlé l’Amérique.
Le cas de la Kabylie dont les fléaux sont soutenus par les tenants du pouvoir exige une réflexion approfondie. Il n’est pas à écarter que la présence des forces de sécurité et les terroristes islamistes, lesquels dans leur majorité ont déjà bénéficié de la réconciliation nationale, vise à dissuader les Kabyles d’un éventuel soulèvement contre le pouvoir et ses alliés terroristes islamistes, comme cela a été déjà le cas en 2001. Dans ce cas de figure, le pouvoir justifiera la répression par la présence d’éléments islamistes dans la région. Donc, le complot est manigancé par les deux forces du mal, celle du pouvoir central et celle des islamistes terroristes.
Manipulations, terrorisme, banditisme, répression, la Kabylie, terre de paix, est devenue le théâtre de tous les dépassements.