KABYLIE (Tamurt) – La chasse est une pratique ancestale. Toutefois, lorsque son rythme est disproportionné, le pire est à craindre. Sur les hauteurs de l’Akfadou, la chasse est encore vivace comme au bon vieux temps, ou presque. Cette pratique ancestrale a connu des limites depuis les années de sang et de terreur. Toutefois, les chemins mènent toujours vers elle. Jadis, chasser était comme le fait de cultiver son champ pour survivre, c’était un vrai gagne-pain. Maintenant, les temps ont en tendance à changer rapidement. Le vieux métier est devenu une passion, juste un plaisir. Pêle-mêle, les chasseurs s’adonnent à leur pratique démesurément.
En effet, pendant toute l’année, point de vacances, point de répit. «Je chasse pour mon plaisir, ça me réconforte énormément. Tout mon temps libre, je le consacre à cette passion qui me tient à coeur. Chaque fin de semaine je tente ma chance dans les bois. Pour moi, c’est une manière de passer de très bons moments», estime l’un des chasseurs. «Je ne cesse guère de chasser, même au printemps. En tout cas, ce n’est pas mon petit geste qui va exterminer les bêtes de la forêt», ajoute la même personne, comme réponse à nos interrogations par rapport à la chasse printanière qui est illégale.
Pendant la saison des fleurs, la nature respire et offre aux êtres vivants ce qu’il y a de plus beau. En outre, c’est la période de procréation où la faune se peuple. De par le monde, les Etats et les organisations écologiques mobilisent leurs moyens pour faire face aux «destructeurs de la nature». Chez nous, on se demande si ce que ce genre de préoccupation est une priorité. La grande forêt d’Akfadou abrite un nombre important d’animaux sauvages. Mais lorsqu’une «guerre» sans merci est déclenchée contre eux, nombre d’espèces n’auront d’espace que dans la mémoire d’ici quelques années.
Ceux qui connaissent ce massif forestier situé entre Bougie et Tizi-Ouzou, ont sûrement une grande histoire d’amour avec ces lieux magiques. «Je souhaite que les gens vont réagir face à ce drame écologique, Chacun, à son niveau, doit faire son possible pour préserver cette grande richesse», nous confie l’un des jeunes de la région. Dans ces circonstances, les autorités et les citoyens sont censés faire de leur mieux pour arrêter l’abattage «effrènés» des animaux. Même si après tout, ce qui pose problème, c’est bel et bien la culture des gens, car ce ne pas les mesures policières qui vont éradiquer ce genre de pratiques. Lorsqu’on est conscient de l’importance de l’équilibre écologique, tout doit se faire dans les règles de l’art.
En attendant, tant de bêtes son abattues même en pleine saison de «Tafsut» ; le printemps. Leur salut tarde à venir.