C’est ce que nous avons appris aujourd’hui à l’occasion d’une conférence de presse animée au siège de la section communale du parti du Dr Saïd Sadi du centre-ville par le président du Bureau Régional RCD, M. Mohand Makni, le sénateur Mohand Ikherbane, le député Boussad Boudiaf et aux côtés desquels se trouvaient également le sénateur Mohand-Akli Semmoudi et la députée Leïla Hadj Arab.
Ces deux dernières personnalités n’ont fait cependant aucune déclaration à la presse. En revanche, les trois autres responsables n’ont pas été avares en mots d’une extrême dureté à l’encontre de leur ex-camarade du parti. Les trois hommes sont revenus longuement sur les raisons qui ont motivé le RCD à exclure de ses rangs M. Aoudj, plus exactement sa responsabilité dans l’octroi hors normes réglementaires et morales des marchés PDAU (plan de développement et de l’aménagement urbanistique) à son propre bureau d’études d’architecture et d’urbanisme dénommé ADS-Progress.
Les conférenciers ont affirmé qu’en 2006-2005, l’ADS-Progress ne jouissait que d’un seul marché et en 2008-2009, soit pendant la période où M. Aoudj était à la tête de la commission ATDLT de l’APW, les marchés ont augmenté en flèche. Presque la totalité des marchés a atterri sur le bureau de l’ADS- Progress. A la question de savoir combien représente en termes financiers ces marchés, les conférenciers se sont contentés de souligner qu’il « s’agit de milliards ». « Il s’agit de montants d’argents astronomiques », complète le sénateur Mohand Ikherbane. La liste des griefs retenus contre M. Aoudj ne s’arrête pas pour autant là. En effet, il est accusé fautes tout aussi gravissimes les que les autres. Les conférenciers ont cité entre autres son geste corrupteur passif ayant consisté à « élaborer bénévolement le plan de circulation de la ville de Tizi-Ouzou », la réalisation même de ce plan de la ville des Genêts par son bureau d’études sans pour autant jouir de qualifications nécessaires à cet effet, le trafic d’influence et d’avoir parlé au nom de l’APW de Tizi-Ouzou dans un projet voué à l’échec sans pour autant que les responsables directs de cette institution élue ne soient au courant, et ce, après que lui-même eut échoué en engageant sa propre personne et son propre bureau d’études d’architecture et d’urbanisme.
En clair à propos de ce dernier point, selon les conférenciers, M. Aoudj a commencé à parler au nom de l’APW quand il a pu constater l’échec de son initiative personnelle dans le traitement du dossier où il devait gagner seul des dividendes. Ce dossier en question n’était autre que celui portant le plan de la circulation de la ville de Tizi-Ouzou. A propos de ce plan de circulation justement, les trois conférenciers ont déclaré avec véhémence que l’APW de Tizi-Ouzou l’a rejeté dès le début de son élaboration car il ne répondait absolument pas aux attentes des citoyens. « Il est vrai que l’APW, soutiennent les trois personnalités du RCD, était favorable au désengorgement de la ville de Tizi-Ouzou mais ses propositions portaient un intérêt certain pour les citoyens et l’environnement ». Pour appuyer le bien fondé de leur thèse, le député Boussad Boudiaf a lu pas moins de trois déclarations de l’institution élue dans lesquelles elle rejeté effectivement l’actuel plan de circulation. Plus loin, les conférenciers révèleront que par « son reniement des valeurs de son parti (RCD ndlr), Aoudj a fini par obtenir une proposition d’adhésion au Conseil National Economique et Social (CNES) par le directeur même de cet organisme, en l’occurrence M. Mohamed-Seghir Babès ».
A la question posée par un confrère qui est de savoir comment le RCD n’a pas déceler « les défauts » de M. Aoudj au moment où il le fallait, le sénateur M. Ikherbane répondra : « Il nous a menti sur son passé. Et comme l’exige la raison, personne n’a le droit d’accuser quiconque tant qu’il n’a pas contre lui les preuves de sa culpabilité ». Le même intervenant informa l’assistance journalistique que M. Aoudj a fait deux de prion pour faute professionnelle ». « Plus exactement, il a été condamné à une peine d’emprisonnement après que l’agence foncière eut déposé plainte contre lui pour escroquerie », complète aussitôt le député Boussad Boudiaf. Pour sa part, M. Hamid Maknine affirmera que le site de l’ADS-Progress, ce n’est pas la photo de Mohand-Akli Aoudj qui est publiée mais celle d’un autre homme lequel peut être de n’importe quelle nationalité. Idem concernant celle de son associé. Du document où nous avons une copie, l’homme présenté en photo comme le propriétaire de l’ADS-Progress n’est pas effectivement M. Aoudj. Le faux Aoudj ressemble au célébrissime acteur américain Gene Hackman. Quand à l’associé de M. Aoudj, en réalité il est d’un teint brun alors que l’homme présenté en photo a un teint d’un citoyen slave. Pour le président du Bureau Régional RCD, une présentation de fausses photos est à interpréter comme « une usurpation d’identité ».
Plusieurs autres « fautes » imputées à M. Aoudj seront évoquées et mises en avant par les conférenciers. Leur nombre est tel qu’il est impossible de les énumérer toutes. En clair, le patron de l’ADS-Progress a un adversaire sûrement beaucoup plus fort que lui. Aucun homme au monde n’a réussi jusqu’à maintenant à vaincre un appareil. S’agissant de savoir enfin est-ce que le parti du Dr Saïd Sadi compte mener seul « la croisade » contre les responsables de la déliquescence systématique au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, le député Boussad Boudiaf répondra que « la participation d’un parti ou d’une force partageant les valeurs que nous sera la bienvenue. A défaut de cela cependant, nous continuerons seuls le combat et la lutte ». « Nous sommes le parti majoritaire après tout », conclue-il.
Addenda :
Dans sa déclaration préliminaire, le Bureau Régional RCD de Tizi-Ouzou a usé d’adjectifs d’une forte puissance dans ses attaques contre ses adversaires et qui ne sont autres que M. Mohand Aoudj d’une part et le pouvoir algérien et ses différents relais d’autre part. « Les manœuvres et les agissements occultes des services algériens, écrit effectivement l’instance régionale du parti du Dr Saïd Sadi en guise de préambule, n’altéreront en rien la détermination connue du RCD à faire face au système algérien et à tous pantins qui, à travers le procès intenté par le sieur Aoudj, espéraient fragiliser la détermination du rassemblement et des nombreux citoyens qui s’étaient mobilisés pour la circonstance ».
« Aoudj, poursuit le Bureau Régional RCD, accompagné par ses petits soutiens, payés comme figurants, était ce jour du 27.11. 2011, absent pour le verdict qui vient de le débouter. Cette autre victoire du RCD sur les tenants de la trahison, de la corruption, de la cupidité et de la compromission est une preuve supplémentaire que les combats justes aboutissent toujours ; n’en déplaise à tous les manipulateurs qui utilisent les deniers de l’Etat pour compromettre les plus fragiles et les plus cupides ». « Babès, cite le document du RCD, aurait été instruit d’intégrer Aoudj au CNES…en récompense de sa forfaiture ». « Cet « acteur – expert » qui détient, paraît-il, à lui seul, tous les savoirs, peut-on encore lire dans la déclaration, a cru un instant pouvoir user et abuser impunément de la crédibilité du RCD à des fins vulgairement mercantiles a reçu la leçon de sa vie de la part de ses ex-collègues élus qui, restés dignes, sont venus en masse dénoncer haut et fort la trahison ».
Les rédacteurs du document notent encore que « cette capacité de mobilisation doit servir d’avertissement à tous ceux qui seront tentés de trahir le combat pour lequel beaucoup d’entre nous se sont sacrifiés. Pour la circonstance, Aoudj doit savoir qu’il n’a pas fini de payer le prix de son ignominie. Des militants diffamés et insultés s’apprêtent à l’ester en justice ». L’instance régionale du parti du Dr Saïd Sadi avertit que « le RCD a les capacités de faire face à tous les Aoudj d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Pour nous, ces personnes instrumentalisées ne font que renforcer la détermination du RCD et la solidarité de ses militants ».
Les signataires de la déclaration notent enfin qu’ « en réponse à tous ceux qui, à l’intérieur du système, persistent dans leur volonté de fragiliser les forces démocratiques, le RCD de Tizi-Ouzou, première force politique de la région, réitère encore et toujours, son engagement à combattre sans répit tous ceux qui cherchent à porter atteinte aux valeurs de la Kabylie par l’usage récurrent, entre autre, de l’argent sale ».
Said Tissegouine