ALGÉRIE (Tamurt) – Les universités kabyles ont, tant bien que mal, échappé à ce rouleau compresseur idéologique visant à asservir la communauté universitaire qui, partout ailleurs dans le monde, incarne le progrès et la modernité.
La Dékabylisation d’Alger est lancée par le gouvernement raciste d’Alger qui a donné ordre dans une note secrète aux universités de la capitale de ne plus accepter aucun étudiant venu de Kabylie. Alger qui est pourtant la ville la plus proche de Kabylie et où il i y a beaucoup de kabyles beaucoup trop semble-t-il pour le pouvoir arabo-islamique qui craint, on le comprend, la nature active et militante des étudiants kabyles.
A Vgayet, le recteur de l’Université, en indigne commis de l’Etat, a procédé à la suppression des filières des Sciences Humaines et Economiques. Au-delà de la suppression pure et simple de ces filières, importantes en terme de mission citoyenne et scientifique, l’objectif recherché par cet acte discriminatoire est éminemment politique. Il vise à muter un grand nombre d’étudiants kabyles dans des universités à dominance arabophone pour les diluer dans un environnement hostile à leur identité, qui se retrouvera alors minoritaire, violemment intimidé et gravement menacé comme nous l’avons vu, tout dernièrement, à Sétif et Jijel. Voilà une nouvelle manière d’arabiser l’avenir de la Kabylie en arabisant une bonne partie de ses futurs cadres. La fermeture de ces filières existant depuis longtemps à l’université Abderahmane Mira a servi de prétexte à « l’exil forcé » des étudiants kabyles et participe de la politique de dépolitisation de notre jeunesse. Le régime raciste d’Alger, croit pouvoir priver la Kabylie de son potentiel militant en « déportant » 4000 nouveaux bacheliers de Vgayet à Jijel et Sétif entre autres.
L’accueil réservé aux étudiants kabyles à Jijel et Sétif a été des plus infâmes et des plus édifiants sur le caractère fraternel de la société. A l’image du racisme de l’Etat algérien qui les a produits, les « intégristes-étudiants », imbibés de l’idéologie d’Etat arabo-islamique, ont fait preuve d’une violence teintée d’un anti-kabylisme primaire et assumé. Intimidation, provocation, harcèlement …. Telles sont les raisons qui ont amené les nouveaux bacheliers originaires de Vgayet à intervenir, à riposter, à se défendre.
De graves affrontements ont eu lieu mercredi, entre les étudiants kabyles et les étudiants arabo-islamiques. En effet, ces derniers aidés par les voyous des quartiers environnants, ont essayé d’imposer leur dictat en usant de la violence afin, croyaient-ils, de « normaliser » les étudiants kabyles connus (et reconnus) comme étant les fers de lance de la revendication identitaire et du combat démocratique.
A Jijel, les étudiants kabyles, fidèles au combat de leurs ainés, ont su défendre leur honneur en improvisant une marche où ils ont scandé avec fierté: Imazighen.
A Sétif, ils ont enclenché une grève afin d’exiger de retourner à Vgayet où leur filière est dispensée en langue française et où les places pédagogiques sont, selon eux, disponibles. Les étudiants arabo-islamiques n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’essayer de briser ce mouvement légitime en recourant à la violence. Ce qui a provoqué de violents affrontements et des actes de saccages entre les grévistes kabyles et les opposants arabo-islamistes.
Ces affrontements, qui ont éclaté au vu et au su des autorités, ne sont que le résultat de la politique anti-kabyle menée par les pouvoir successifs depuis l’indépendance confisquée.
Ces évènements qui déshonorent davantage le pouvoir algérien s’inscrivent dans la continuité des scènes de violences qui s’étaient déroulées en fin juin à Oran à l’ouest du pays où des étudiants kabyles avaient fait l’objet d’agressions à l’arme blanche par des étudiants oranais et des délinquants.
L’heure est grave! Nous ne pouvons plus nous taire maintenant que notre jeunesses estudiantine est non seulement exilée et humiliée par l’administration arabo-islamique mais aussi jetée aux griffes de la violence intégriste en charge de la « normaliser ». La Kabylie doit protéger ses enfants et elle ne peut efficacement le faire sans un statut de large autonomie.