ALGERIE (TAMURT) – Encore une fois, l’ancien chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, qui est toujours le secrétaire général du RND (Rassemblement National Démocratique), théoriquement deuxième plus puissant parti en Algérie, a été convoqué par le tribunal de Sidi Mhamed dans le cadre des affaires de corruption qui ont éclaté au grand jour au lendemain du départ forcé de Abdelaziz Bouteflika.
Cette fois-ci, il s’agit de l’affaire de Mahieddine Tahkout, l’un des hommes d’affaires ayant émergé sous l’ère de Abdelaziz Bouteflika et qui a bénéficié d’une infinité de privilèges et d’avantages, de manière illégale, grâce à des interventions en sa faveur au plus haut niveau de l’état algérien. Ahmed Ouyahia a été entendu hier par le juuge d’instruction près le tribunal de Sidi Mhamed à Alger. Ahmed Ouyahia est soupçonné d’avoir usé de ses prérogatives pour s’adonner à des actes de corruption. En plus des affaires où est mis en cause l’homme d’affaires Ali Haddad (en prison actuellement), Ouyahia est aussi cité dans les affaires de corruption mettant en cause Mahieddine Tahkout, qui faisait partie à l’instar de Ali Haddad, du clan présidentiel de Abdelaziz Bouteflika. Ahmed Ouyahia aurait aussi des liens avec les affaires louches des frères Kouninef, en prison depuis plus de deux mois. Il s’agit d’avantages faramineux qu’aurait offert Ahmed Ouyahia, grâce à sa position de Premier ministre, à tous ces hommes d’affaires sortis presque du néant à quelques exceptions près. Il y a lieu de rappeler qu’Ahmed Ouyahia n’est pas le seul ancien haut responsable à être dans le collimateur de la justice algérienne actuellement. Abdelmalek Sellal, également ancien Premier ministre est aussi cité dans plusieurs affaires du même genre.
Des ministres, dont certains sont actuellement en poste, sont aussi convoqués par la justice et entendus par le juge qui enquête sur ces affaires qui ont permis à la caste de Bouteflika de détourner des milliers de milliards de centimes. Les deux anciens ministres Djamel Ould Abbès et Said Barkat, à eux seuls, ont détourné plus de 6 200 milliards de centimes. La question qui se pose est : les décideurs algériens oseront-ils mettre en prison Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal si les faits qui leur sont reprochés sont prouvés ? Surtout quand on sait que ces deux « personnalités politiques » étaient parmi les plus pressenties pour succéder à Bouteflika.
Tarik Haddouche