Pour combattre l’illéttrisme: L’association « Iqraa » arabise les vieilles Kabyles

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KABYLIE (Tamurt) – Depuis la nuit des temps, ce sont les femmes et les hommes Kabyles qui ne sont jamais allés à l’école qui ont réussi à préserver la culture amazigh . Une réalité que personne ne peut nier, selon les linguistes et les sociologues qui se sont penchés sur la cquestion.

Cette frange de la société s’exprime jusqu’à nos jours dans un Kabyle pur et authentique. Par contre, ce sont ceux qui ont reçu une instruction qui ont apporté d’autres termes qu’il sont vite adopté et intégré à leur langue maternelle. C’est ainsi que les universitaires s’expriment dans des langues étrangères, comme l’arabe et le français. Ils portent inconsciemment et d’une manière involontaire, un énorme préjudice à la culture amazigh. Conscient du danger que constituent les « illettrés Kabyles » pour la langue arabe, le pouvoir a déployés ses relais pour arabiser même les vieilles femmes, ces gardiennes de la langue et des traditions, dans les villages et les contrées les plus éloignés.
Une association dénommée « Iqraa » assure des cours de la langue arabe partout et bénéficie de tous les moyens et autres facilités avec la mise en branle d’un programme entamé depuis plusieurs années et qui consiste, soi-disant, à éradiquer l’illettrisme, mais seulement en langue arabe.

Des femmes (jeunes et moins jeunes) kabyles qui n’ont jamais eu la chance par le passé de franchir la porte d’une école suivent des cours en langue arabe chaque week-end au niveau des écoles primaires.
L’association Iqraa, proche des milieux islamistes, bénéficie d’un budget étatique conséqunet. Ses activités son hyper médiatisées par la presse du pouvoir central d’Alger. « J’étais vraiment étonné le jour où ma grand-mère m’a demandé de lui acheter « Etoum » (l’ail) Tichert en langue Kabyle. Nos mères qui s’exprimaient naguère en langue Kabyle commencent ces dernières années, elles aussi, à prononcer des mots en arabe et à baragouiner des mots dans d’autres langues », nous dira, inquiet, un habitant d’Ath Wuzguène.
Une femme qui suivait des cours d’analphabétisation témoigne que l’enseignante qui leur assure ces cours insiste sur l’apprentissage de la langue arabe, « car c’est la langue de l’islam ».
Beaucoup de femmes sont ainsi induites en erreur. D’autres n’ont pas hésité de se retirer de ces cours appelés en arabe « mahou el oumia ».

Cette semaine, l’association Iqraa fêtera même la journée nationale de la langue arabe. Des cadeaux symboliques et des diplômes seront remis aux femmes Kabyles qui ont obtenu les meilleurs résultats et à celles qui arrivent à maîtriser la langue arabe. Devant cette situation, personne n’a bougé le petit doigt.

Izem Irath

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