KABYLIE (TAMURT) – L’interdiction arbitraire de voyager est l’autre forme de pression et d’intimidation exercée par le régime algérien sur les militants et activistes politique kabyles. Ces jours-ci, les services de sécurité algériens ont convoqué plusieurs militants kabyles, notamment à Vgayet, pour leur notifier qu’ils font l’objet d’une « interdiction de sortie du territoire national » (ISTN).
Des citoyens kabyles sont privés par le régime algérien de voyager. Leur droit à la libre circulation est piétiné et bafoué par ce régime aux abois. Des interdictions arbitraires de voyager ont été imposées à pas moins de quatre militants, ces derniers jours, à Vgayet. Parmi eux figure le syndicaliste Lyes Touati, qui a lui-même annoncé cette mesure arbitraire prise à son encontre. « Je viens de sortir du commissariat de Bejaia où j’étais notifié que je fais objet d’une interdiction de sortie du territoire national. Aussi, ils m’ont retiré mon passeport. Malgré mes demandes, je n’ai eu aucune explication sur les motifs de cette ISTN émanant du procureur de Bejaia, alors que le droit de circulation et de voyage hors territoire national est garanti par la constitution. Ni leurs harcèlements et intimidations, ni ma privation de mes droits constitutionnels ne me feront renoncer à mon engagement politique et mon combat pour la démocratie et la justice sociale », a déclaré ce militant.
Les activistes Amar Amrane et Farouk Oucheni, natifs de Kherrata, viennent d’être ont frappés eux aussi d’une ISTN. Leurs passeports ont été confisqués par la police judiciaire. C’est le cas également du militant kabyle Karim Djidjeli, originaire d’Aokas. Il a été dernièrement convoqué par la police judiciaire de Vgayet, lui demandant d’être muni de son passeport. Une fois sur place, il a été informé qu’il est « interdit de quitter le territoire national ». Ainsi, des kabyles de la diaspora sont empêchés de rentrer en Kabylie, leur pays natal, alors que ceux qui y vivent sont interdits de voyager à l’étranger.
Lyes B.