ALGÉRIE (Tamurt) – C’est le premier responsable du SATEF qui, le premier, a ouvert le bal en stigmatisant le pouvoir tout en révélant ses mécanismes fonctionnels. Sans les ciblant directement, le conférencier a quand même démontré que les appareils tels l’UGTA, les partis politiques comme le FLN, le RND, le PT de Louisa Hanoune ne sont ni plus ni moins que des pantins dont le pouvoir se sert pour montrer à l’opinion internationale son ouverture du champ démocratique en Algérie. Dans le même contexte, M. Sadali a démontré que la révolution de Novembre I954 était bon gré, mal gré différente que de la Révolution Française de I789, de la Révolution Chinoise conduite par Mao, de Mai I968.
En clair, selon le conférencier, la révolution algérienne a été détournée après l’indépendance. Prenant la parole à son tour, le représentant de l’Action Jeunesse a dressé à son tour un tableau des plus noirs sur le vécu quotidien des Algériens, notamment les jeunes. Cependant, le conférencier estime que le changement en Algérie ne peut pas se faire dans le cadre des Révolutions Arabes car « la situation d’ici diffère de celle de ces pays arabes touchées par les révoltes populaires ». M. Abdelouahab Fersaoui a plaidé pour une révolution pacifique ». Aussi, il a lancé à un appel aux jeunes de se saisir de tous les espaces d’expression et d’activité politique car « ce n’est qu’en réussissant à fédérer toutes les forces vives de ce pays qu’on puisse anéantir ce régime ». Pour sa part, Me Nabila Smaïl, a développé son discours sur les raisons du dernier mouvement protestataire des avocats. Selon la conférencière, la grève de trois jours enclenchée par la défense a été décidée à l’issue l’assemblée générale extraordinaire des avocats tenue à Béjiaia.
Tout en rappelant à l’assistance que cette assemblée générale extraordinaire a relevé de l’inédit en Algérie, Me Nabila Smaïl a expliqué les motifs du geste des avocats et qui n’est autre qu’une tentative d’assurer les droits les plus élémentaires du citoyen. Sur le même ton, l’intervenante est longuement revenue sur le texte d’amendement proposé à l’APN et touchant directement au rôle de l’avocat lors des audiences. Me Nabila Smaïl a également informé l’assistance que le projet de loi proposé par les avocats, et ce, sur demande de la tutelle n’est pas celui soumis pour étude et approbation devant les députés. Autrement dit, l’Exécutif a jeté à la poubelle les propositions des avocats et décidé de soumettre les siennes pour l’amendement.
Pour la conférencière, l’heure est grave car le métier d’avocat est le dernier rempart de la démocratie et du droit citoyen. Me Kaci Rahem a quant à lui abondé dans le même sens que sa consoeur. Cependant, M° Rahem a donné une couleur politique à son discours. Avec beaucoup de subtilité, le conférencier a invité l’assistance à faire la distinction entre ces soudaines « Révolutions Arabes » et la lutte algérienne pour la démocratie et les respects des Droits de l’Homme. En clair, selon Me Kaci Rahem, les Algériennes et les Algériens auront tout à gagner en appliquant l’adage populaire selon lequel on n’est mieux servi que par soi-même. Enfin, Me Mustapha Bouchachi, a déclaré que dans le cadre des réformes politiques initiées par le pouvoir, le président du sénat, M. Abdelkader Bensalah, lancé une invitation à la LADDH pour recueillir ses propositions quant aux changements à opérer mais « après étude de ce cas, nous avons décidé de décliner l’invitation car nous n’avons pas été convaincus de la volonté du pouvoir à acepter le changement ».
Comme ses prédécesseurs au micro, le président de la LADDH n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le pouvoir avant de déclarer que le changement en Algérie est inéluctable. Toutefois, Me Bouchachi a plaidé pour un changement devant s’opérer dans un cadre pacifique. Notons également que l’ouverture de cette rencontre a été marquée par la projection d’un documentaire portant sur l’incident des plus gravissimes qui s’est produit le II septembre dernier à Fréha où, devons-nous rappeler, une femme, Mme Kaci Zahia, revenant d’une veillée funèbre, a été tuée par balles par un militaire à proximité de la caserne. Selon des témoignages recueillis par le réalisateur de ce film documentaire, Mme Kaci Zahia a été bel et bien victime d’un assassinat. Sur ce point précis, la LADDH a décidé de ne pas laisser tomber l’affaire. Signalons enfin que ce rendez-vous de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a été mis à profit par la LADDH pour élire le président de son bureau de Tizi-Ouzou. Et c’est M. Kamal Mamaâr, cadre du FFS, qui a été élu à ce poste. Le nouveau premier responsable du bureau de Tizi-Ouzou de la LADDH exercera ses fonctions jusqu’à juillet 20I4, soit pendant une durée de quatre ans à partir d’aujourd’hui. M. kamal Mamaâr a remporté sa victoire face à son unique rival, M. Amirouche Kennour en l’occurrence.
Addenda : En aparté, certains conférenciers nous ont rapporté ce la rue algérienne connaît déjà depuis longtemps sur les raisons qui font que l’Algérie ne connaîtra pas le « Printemps Arabe ». Nos interlocuteurs nous ont effectivement souligné que ces « Révolutions Arabes » ne sont ni plus ni moins que la mise à exécution du plan de la CIA (Central Intelligence Agency) connu sous l’appellation du Grand Moyen Orient lequel a inclus initialement l’Algérie et le Maroc. Toutefois, la France, stipulent nos interlocuteurs, a insisté auprès des Américains pour que ce plan fut revu à la baisse, c’est-à-dire à faire éviter à l’Algérie sa « Révolution ». Dans ce cas alors, beaucoup d’interrogations se posent dont entre autres celles-ci : Pourquoi, la France protège « l’Algérie ? ». Quelle est la nature relationnelle exacte entre la France et l’Algérie ? Quel est le contenu exact du document portant « Accords d’Evian » ? Quelles seront les relations futures entre l’Algérie et la France ? Que gagnera la France avec l’Algérie ? A quel point l’Algérie est encore liée à la France ?