Affaire Kamira Nait Sid : Condamnation annulée par la Cour suprême, mais la militante reste en prison

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Kamira Nait Sid
Kamira Nait Sid

ALGERIE (TAMURT) – Jeudi dernier, la Cour suprême algérienne s’est prononcée sur le pourvoi en cassation formé par les avocats de la militante kabyle Kamira Nait Sid. Les juges ont annulé le verdict portant sur sa condamnation en appel, en juillet 2023, à 3 ans de prison ferme. Par ailleurs, ils ont ordonné l’ouverture d’un nouveau procès. La coprésidente du congrès mondial amazigh reste, toutefois, en prison.

Malgré l’annulation par la Cour suprême, jeudi 31 mars, du jugement rendu par la cour d’appel d’Alger condamnant Kamira Nait Sid à 3 ans de prison ferme, cette brave militante kabyle reste malheureusement dans les geôles algériennes. Elle sera rejugée ultérieurement dans un nouveau procès et devant une nouvelle composition du tribunal criminel d’appel (Alger), selon son avocate Fetta Sadat. Pour rappel, Kamira Naid Sid a été enlevée le 24 août 2021 près de son domicile à Draa-Ben-Khedda, en Kabylie, par les services de sécurité algériens avant qu’elle ne soit présentée, le 1er septembre de la même année, devant le juge du tribunal d’Alger. Celui-ci avait ordonné sa mise sous mandat de dépôt. Elle a été faussement accusée de ‘’terrorisme’’ par la justice algérienne sur la base de l’article 87 bis du code pénal. En juillet dernier, elle a été condamnée en appel à 3 ans de prison ferme.

Cette militante kabyle avait bénéficié en 2015 d’une bourse de l’ONU pour une formation sur les droits de l’homme et a participé à un grand nombre de conférences internationales, notamment sur les questions relatives aux droits des peuples autochtones et le changement climatique.

A l’instar des centaines d’autres activistes et militants kabyles, elle est victime de la répression sauvage du régime colonial algérien car, tout simplement, ils osent afficher et défendre leur kabylité. Alors que l’état de santé de la coprésidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), qui croupit dans la prison algérienne de Koléa depuis plus de deux ans, s’est considérablement détérioré, de l’avis de Me Nacéra Hadouche, la justice algérienne refuse de lui accorder une liberté conditionnelle. « Elle mène un combat inégal contre la vie carcérale insupportable. (…) Elle souffre toujours et elle vomissait du sang et il a fallu attendre de 17 heures jusqu’à minuit pour qu’elle soit admise en urgence à l’infirmerie pour des soins », avait déjà révélé cette avocate, qui lui a rendue visite, à la prison de Koléa.

La diaspora kabyle s’apprête à se mobiliser à nouveau, en ce mois d’avril, mois des luttes et des révoltes en Kabylie contre l’injustice sous toutes ses formes, pour exiger la libération des détenus d’opinion.

Aksil K.

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