Ces kabyles qui se trompent d’adversaires

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Said Sadi à Montréal, radio Azul
Said Sadi à Montréal, radio Azul

KABYLIE (TAMURT) – Après ses déclarations scandaleuses, le 12 mai dernier, à Montréal, sur les condamnés à mort de Larbaa Nath Irathen et l’indignation qu’elles ont suscitée, certains kabyles volent au secours de Said Sadi, en s’attaquant honteusement au MAK, à son président Ferhat Mehenni, à des détenus politiques et aux indépendantistes kabyles d’une manière générale. Ils se trompent d’adversaires comme ce fut le cas de Said Sadi qui a reconnu dans les années 90 qu’il s’était trompé de société.

Plusieurs politicards, qui jusque-là se sont murés dans un silence indigne sur l’affaire des condamnés à mort de Larbaa Nath Irathen (LNI), déchainent ces jours-ci leur haine contre les indépendantistes kabyles car ils ont osé dénoncer les propos scandaleux de Said Sadi, lequel avait attribué l’assassinat de Djamel Bensmail par les services secrets algériens aux jeunes de LNI. Alors que des vidéos montrent clairement au monde entier comment le jeune algérien de Miliana a été poignardé par des agents des services secrets à l’intérieur même du fourgon de police à proximité d’un commissariat, ces kabyles s’obstinent à vouloir justifier les propos « irresponsables » de l’ancien président du RCD. Il faut vraiment être aveugle ou profondément malhonnête pour ne pas voir dans les incendies d’août 2021 et le meurtre orchestré de Djamel Bensmail un complot ourdi par les services secrets algériens contre la Kabylie. Indignée par l’attitude lâche de ces politicards, la militante Mira Moknache, elle-même poursuivie dans le dossier des incendies de l’été 2021 et la mort du jeune de Miliana, a poussé un coup de gueule contre ces manipulateurs embusqués. « Ces jours-ci, nous constatons la publication par un groupe de plusieurs vidéos parlant de la Kabylie. Ce sont des vidéos chronométrées. Jamais nous n’avons entendu ces gens parler des incendies ayant ravagé la Kabylie ou pour nous dire comment affronter à l’avenir ces feux. (…) Jamais ils n’ont cherché à faire le recensement des victimes.

A ce jour, on ignore le nombre exact de morts, de blessés et de handicapés provoqués par ces incendies. Il n’y a pas eu d’homme politique en Kabylie qui s’est soucié des statistiques. Mais, il y a eu des accusés et des condamnés. Lorsque ces gens ont ouvert la bouche, c’est pour accuser ces jeunes kabyles condamnés à mort. Jamais ces gens n’ont évoqué la question des détenus kabyles et l’article 87 bis qui a transformé le kabylisme en terrorisme », a dénoncé Mira Moknache. Celle-ci rappelle qu’elle a été condamnée dans le dossier de Larbaa Nath Irathen à 2 ans de prison et que son dossier se trouve à la cour suprême. Deux jeunes de sa région d’El Kseur, en l’occurrence Toufik Fortas (25 ans) et Kousseila Ramdani, ainsi que d’autres jeunes kabyles, accusés en vertu de l’article 87 bis, croupissent actuellement dans une prison à Oran. Ils ont été poursuivis pour implication dans les incendies de Larbaa Nath Irathen, alors qu’ils ne s’y trouvaient même pas lors des faits.

En outre, cette ancienne militante du MAK déplore le fait que ces manipulateurs, qui n’ont soufflé aucun mot sur le projet de la mine de zinc et de plomb de Tala Hamza-Amizour ou la maffia du foncier qui brade le littoral kabyle, s’acharnent sur les militants de la liberté et les détenus de Larbaa Nath Irathen. « Quand le taureau tombe, les couteaux foisonnent sur son cou. C’est ce que nous vivons. On vous a donné l’ordre ? C’est une honte », s’est indignée Mira Moknache contre ces kabyles qui accablent les détenus de Larbaa Nath Irathen. Pour sa part, la militante indépendantiste Yasmina Oubouzar regrette, qu’en Kabylie, « le racisme et terrorisme d’Etat sont appuyés par des politiciens renégats ». Ceux-ci n’ont pas honte « de s’en prendre à des détenus politiques pour nuire à un adversaire politique », s’est-t-elle offusquée. « C’est juste… minable !!! », a écrit cette militante kabyle, forcée à vivre en exil.

Au lieu de dénoncer les agissements des services secrets algériens, un élu à l’APW de Tizi Wezzu, ancien député RCD, s’en est pris au prisonnier Bouhafs Slimane. « S’attaquer à un prisonnier politique comme Slimane Bouhafs, kidnappé par les « autorités algériennes » en Tunisie où il était « réfugié politique » en raison de sa religion, torturé, inculpé, condamné et incarcéré à ce titre par le régime raciste et criminel algérien, je crois bien que c’est là le summum de l’indignité et de l’inhumanité ! Il faut le faire quand même, et qui plus est, à deux mois de la libération du supplicié, c’est vraiment … « dégueulasse » », a réagi Yasmina Oubouzar.

Aksil K.

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