Mali-Algérie : L’accord de paix d’Alger dénoncé par la partie malienne

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Azawad
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BAMAKO (TAMURT) – La tension est montée d’un cran, ces derniers jours, entre Bamako et Alger, dont les relations semblent avoir atteint le point de la rupture. Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le porte-parole du Gouvernement de Transition au Mali, le Colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé « la fin avec effet immédiat » de l’accord d’Alger. Il justifie cette décision par « la multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali » par les autorités algériennes. Un autre revers diplomatique pour la junte militaire algérienne.

Signé en 2015 à Bamako grâce à une médiation internationale pilotée par l’Algérie sous l’égide des Nations Unies, l’accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement malien et les groupes indépendantistes Touaregs du nord a été dénoncé unilatéralement par le gouvernement de transition du Mali. Dans un communiqué lu à la télévision malienne, le porte-parole de ce gouvernement malien a évoqué pour justifier cette décision « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation ». La partie malienne dénonce dans ce même communiqué « une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance ». Tout en exigeant des autorités d’Alger « de cesser immédiatement leur hostilité », la junte militaire au Mali accuse l’Algérie d’héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’accord de 2015 et devenus « des acteurs terroristes ».

A noter par ailleurs que fin décembre dernier, le Mali, et ensuite l’Algérie, ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs. Quelques jours plutôt, soit le 21 décembre 2023, le gouvernement de transition malien a annoncé avoir convoqué la veille, 20 décembre, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako pour protester contre une « ingérence dans les affaires intérieures du Mali », et cela « sous couvert du processus de paix au Mali ». La partie malienne a évoqué dans son communiqué l’éventualité d’accueillir « au plus haut sommet de l’Etat, des responsables du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie ».

Alger, le parrain du terrorisme international

Dans un autre chapitre, Bamako rappelle aux autorités algériennes « leur responsabilité dans la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel. » Le porte-parole du Gouvernement malien de transition évoque à ce sujet l’installation dans le Sahara du groupe terroriste algérien GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), lequel avait ensuite fait allégeance à Al-Qaida. C’est à partir de cet épisode que « le terrorisme international s’est installé dans la région du Sahel », a affirmé le communiqué signé par le colonel Abdoulaye Maiga.

Lyes B.

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