Mine à zinc et plomb Tala Hamza – Amizour : Un expert onusien et climatologue kabyle interpelle le gouvernement australien

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Sidi Menad Si Ahmed, climatologue kabyle
Sidi Menad Si Ahmed, climatologue kabyle

KABYLIE (TAMURT) – Face à l’obstination du régime algérien à exploiter le gisement à zinc et plomb Tala Hamza – Amizour, dans le département de Vgayet, en Kabylie, et dont le projet a été confié à une société écran algéro-australienne, le climatologue kabyle Sidi Menad Si Ahmed vient d’interpeller une seconde fois le gouvernement australien. Il lui demande d’enquêter auprès de Teramin, l’entreprise australienne, pour des soupçons de corruption avec le régime algérien.

« Une fois encore je vous envoie un rappel concernant le projet minier pour lequel une compagnie australienne Teramin est largement concernée. En effet, contre toutes les objections évidentes contre ce projet et une demande de moratoire pour temporiser, le gouvernement (algérien, ndlr) accélère les procédures pour l’exécution du projet pour aller à l’encontre de toutes les réserves y compris le rejet du projet par les populations concernées », a écrit cet ancien directeur des accords multilatéraux sur l’environnement à l’ONUDI à Vienne, en Autriche. Sidi Menad Si Ahmed s’occupait alors et principalement de la protection de la couche d’ozone (Protocole de Montréal), des changements climatiques et des polluants organiques persistants (Convention de Stockholm), et ce, depuis plus de 20 ans. Cette correspondance-rappel a été envoyée par le climatologue kabyle au gouvernement australien, le mercredi 12 juillet, suite à l’arrestation de son compatriote le professeur Kamer Aisset, qui se mobilise également contre ce projet minier. « Plus grave encore », souligne Sidi Menad Si Ahmed dans sa lettre, « le Dr. Kamel Aissat, biologiste et universitaire, est en ce moment (mercredi 12 juillet, ndlr) questionné par les services de sécurité. Il a été empêché de quitter le territoire national et risque d’être arrêté ».

Pour cet expert onusien, originaire du département de Vgayet, en Kabylie, cet agissement du régime algérien « montre à quel point les autorités sont pressées d’aller de l’avant et font fi de toute opposition ». Le rédacteur de cette missive d’interpellation considère « que Teramin est largement impliqué dans ce grave problème en s’associant aux autorités nationales (algériennes) et qui plus sont contre des dispositions législatives et réglementaires qui commandent de se plier à une étude d’impact sur l’environnement détaillée (qui est aussi une obligation pour Teramin) », lit-on dans la lettre de Sidi Menad Si Ahmed. Celui-ci insiste pour que les autorités australiennes enquêtent sur l’implication de Teramin dans ce projet. « Nous croyons également que le gouvernement australien devrait poser les questions pertinentes à Teramin d’autant plus qu’il y a suspicion de corruption », a-t-il demandé.

Soupçons de corruption

Dans sa première correspondance transmise il y a quelques mois au gouvernement australien et à laquelle le climatologue kabyle regrette de ne pas avoir reçu de réponse, il a affirmé que la société algéro-australienne n’est qu’une vitrine derrière laquelle se cache un groupe chinois. « Je voudrais vous alerter sur les activités suspectes d’une société minière australienne agissant comme intermédiaire entre une société minière nationale (ENOF) et un groupe chinois NFC pour l’exploitation d’une mine de plomb et de zinc dans le nord de l’Algérie, sur une zone appelée « Tala Hamza » dans la province de Bejaia », a noté Sidi Menad Si Ahmed, tout en soulignant que cette zone « est une région agricole riche, avec beaucoup de ressources naturelles (forêts, eau, tourisme…) et une zone densément habitée ». Ce qui soulève des soupçons de corruption dans cette affaire, selon le climatologue kabyle, est que cette société australienne n’a presque « aucun actif financier » et dispose « des moyens faibles pour garantir n’importe quelle réparation que pourrait causer des dommages sur l’environnement ».

Arezki Massi

3 Commentaires

  1. Mélangeons pas les choses! Que l’on exige la certitude MATHÉMATIQUE qu’il n’y aurait pas de retombées négatives sur des habitants, on est tous d’accord. Pour ce faire, le Préfet – je suppose – ou l’autorité judiciaire et politique doit RENDRE compte des ANALYSES de faisabilité au grand public mais aussi et surtout aux HABITANTS!
    De là à insinuer que si ce sont des Chinois on est forcément devant une corruption, c’est de l’incompétence, vu la capacité technologique des Chinois je me sentirais plus certain du respect des clauses que si c’est une autre multinationale. Du reste les 1000milliards $ siphonnés, il y eut des multinationales de toutes les nations industrielles!

  2. Après 60 de confiscation du pouvoir par un régime crapuleux et tortionnaire installé par une bande d’imposteurs mythomanes et de charognards prétendument arabes et résolument néo-islamistes, toujours pas capable d’exploiter eux-mêmes les ressources naturelles qu’offre le sous-sol sans faire appel aux compétences technologiques des grandes multinationales étrangères qui viennent se gaver sans scrupule et engranger des bénéfices records. Résultat un pays miné et gangréné par la corruption d’état, la persécution des innocents et le pillage généralisé, sans réelle contrepartie de développement, et qui ont conduit ce pays tout droit à la ruine, au désastre économique, à la misère sociale, et au naufrage identitaire des Berbères devenus des parfaits bouc-émissaires, des indésirables et des étrangers sur la terre même de leurs lointains ancêtres.
    Argonne is back.

  3. En plus du réchauffement climatique et du manque d’eau, certains des irresponsables avec parfois des comportements mafieux , continuent à vouloir explorer ces gisements toute en sachant le risque sur l’écosystème de la région.
    Réagir fermement à cette situation devient un devoir car c’est une question de survie.
    Ces décideurs n’ont pas de limite et refusent d’écouter les spécialistes en la matière et la population.
    Il se croit être en position de force avec sa politique répressive.
    Nous devons inverser ce rapport de force avec une réaction ferme et pacifique de la population ainsi que des spécialistes.

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