Nationalité algérienne, surtout n’oubliez pas les nôtres

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Passeport algérien
Passeport algérien

ALGERIE (Tamurt) – Au risque d’être cynique, le pouvoir d’Alger possède aujourd’hui le plus grand aquarium du monde, dont les poissons sont nourris de chair algérienne. Tournons le dos à ce nihilisme algérien formulé dans cet adage si populaire  »{nnif ou lakhsara} » et restons dans le pragmatisme si cher aux politiques.

Nous ne parlons pas là d’un amour nostalgique d’un émigré ou d’un expatrié magnifiant un souvenir d’enfance, ni de celui des rêveurs qui comblent leur manque affectif par un nationalisme bohémien, mais du citoyen lambda. Celui qui subit sa nationalité et ses effets indésirables tous les jours, pas de mauvaise langue, quel bonheur trouve-t-on à être Algérien?

Cet Algérien qui comme nous tous croit encore que pour régler le problème du chômage, la solution est d’installer les agences pour l’emploi et l’ANSEJ dans des bâtisses ne comportant qu’un rez-de-chaussée. Ainsi les chômeurs dans leur geste désespéré ne menaceraient pas de se jeter du deuxième pour réclamer un emploi. Du premier, ils ne seraient pas pris au sérieux, par la presse.

Cet Algérien qui comme nous tous profite bien des effets secondaires immolatifs du pétrole de la SONATRACH. Cette société pétrodollarèsque dirigée par un apparatchik tellement ennuyé par son algériennité qu’il a pris la nationalité américaine après être né Marocain.

Cet Algérien comme nous qui a été condamné à la prison pour une futilité en Inde sans que la représentation diplomatique ne lève le petit doigt pour plaider en faveur de sa liberté.

Cet Algérien qui comme ses diplomates en poste à Bagdad décapités par les islamistes terroristes, alors qu’à Alger les mêmes énergumènes sont au gouvernement.

Cet Algérien qui comme les dix sept marins du Blida détenus par de vulgaires pirates somaliens et à qui cette patrie n’a manifesté que du mépris.

Alors que dans les mêmes conditions une tentative de piratage d’un bateau battant pavillon américain avait échoué grâce à la résistance de son équipages. À l’époque Jon Stewart dans le Daily Show a dit que les pirates doivent acheter des lunettes pour voir que le drapeau accroché en haut du mat n’est pas le drapeau des fiottes mais celui des États-Unis d’Amérique.

En se rendant en Israël, Ferhat Mehenni, Boualem Sansal et Lyazid Abid n’ont enfreint aucune disposition du code pénal. Ils ont cassé ce tabou qui fait office de loi et qui sert de trompe-peuple qui est la cause palestinienne. Cette cause délaissée même par les siens et qui joue les vierges effarouchées pour polariser un semblant de fierté arbo-musulmane.

Ferhat avec qui la majorité n’est peut être pas d’accord, parle d’abandon de sa nationalité algérienne au profit d’une nationalité kabyle. Il fait de la politique c’est son droit absolu de se dessiner une patrie, de revendiquer une nationalité et une appartenance viscérale à la Kabylie. Il a affranchi le peuple kabyle de cette tutelle diplomatique que l’État algérien veut imposer.

Mitterrand disait  »le nationalisme c’est la guerre » et le nationalisme vert, bleu ou socialiste demeure un danger.

Comme ici il s’agit pas de politique, il y a une autre façon d’être Kabyle. Pas celle des apatrides ou des universalistes belliqueux mais celle des poètes, des artistes des paysans et des montagnards. Cette philosophie de vie qui consiste à dire »je suis né d’une mère sur un lopin de terre sous un toit en pays kabyle ». Être conscient de cette chance fait de ta conscience une nationalité. Pas celle qui cherche à imiter les autres dans la folie répressive. Pas une nationalité qui se préserve par le gendarmes et le militaire, pas celle qui construit des prisons et des mosquées à coup de milliards.

C’est pas par méchanceté mais ne pas appartenir à cette Algérie des mafiosis est le devoir de citoyen des peuples d’Algérie, même si elle demeure une invention française.

Ainsi s’il vous plait messieurs les décideurs de l’ombre, vous hommes et femmes sans honneur ni intelligence, vous qui dans un proche passé avez demandé de déchoir monsieur Aït Ahmed, l’un des pères de la révolution algérienne, de sa nationalité. Vous, qui de peur,vous apprêtez à déchoir Ferhat d’une nationalité qu’il a reniée depuis un bon bout de temps déjà, surtout n’oubliez de reprendre les nôtres, {faqou} on en a pas besoin. n’oubliez pas celles de tous les Kabyles, de tous les citoyens épris de liberté. Ainsi vous nous faciliterez notre indépendance. Parce qu’en Israël,certains n’ont pas fait que prendre des photos, le meilleur pour la Kabylie reste à venir, maintenant qu’on est affranchi de la tutelle et qu’on a rien à perdre.

De Paris, par Zahir Boukhelifa

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