ALGER (TAMURT) – La dissolution par voie juridique de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme suscite encore des réactions et les animateurs de cette ONG comptent saisir les organismes onusiens sur ce qu’ils qualifient d’atteinte grave aux droits de l’homme.
Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, la Ligue souligne qu' »après avoir appris sur la place publique sa dissolution prononcée par le tribunal administratif d’Alger en date du 29 juin 2022, sans qu’elle ne soit régulièrement citée ou notifiée durant toutes les étapes de la procédure enclenchée par le ministère de l’Intérieur le 4 mai 2022″ et « la publication, sur les réseaux sociaux, en début de l’année en cours de l’arrêt du 28 septembre 2022, portant mention exécutoire “GROSSE”, et cela en violation des règles substantielles consacrées par les lois de la République », ainsi que « les tentatives quasi-officielles de justifier et de motiver la dissolution de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme, relayées en violation des règles d’éthique et de déontologie, voire de manière diffamatoire en affirmant que «la vacation des instances dirigeantes » serait la raison de cette dissolution », cette affabulation, estime la Ligue « fait l’impasse sur les attendus de l’arrêt du tribunal administratif et tord le cou à la vérité ». La réaction de la Ligue vient après une large consultation entre les membres de l’organisation et avec ses conseils, c’est pour ces raisons, précisent les animateurs de la Ligue, qu’ils prennent à témoin l’opinion publique « sur la mise à mort programmée de la plus ancienne organisation de protection des droits humains » et « d’effacer plus de 35 années de histoire des droits humains en Algérie ».
La LADDH considère que « la dissolution arbitraire prononcée par les autorités s’inscrit dans un processus de liquidation des organisations qui revendiquent, en toutes circonstances, leur indépendance, et qui ne sont pas inféodées aux puissances politiques, financières et autres. Des organisations qui défendent les droits humains, tous les droits humains ». « Prononcer la dissolution de la LADDH c’est aussi priver des pans entiers de la société algérienne, notamment les plus faibles, d’être défendus à l’occasion de la violation de leurs droits fondamentaux ». Pour faire valoir son droit et face à l’impasse de recours internes, « la LADDH se réserve le droit de saisir les mécanismes onusiens prévus par les conventions internationales relatives aux droits humains que l’Algérie a ratifié », ont écrit les animateurs de la Ligue, qui remercient, par ailleurs, veux qui se sont solidarisés avec elle.
Amnay I