TAMAZGHA (Tamurt) – Les langues commencent-elles à se délier, du moins en Kabylie, pour dénoncer les campagnes de répression tous azimuts qui s’abattent, ces derniers temps, sur tout auteur de tentative d’expression libre ? Il y a fort à parier que c’est vraiment le cas. En tout cas, Djamel Zenati, l’un des vingt-quatre détenus du printemps berbère et militant politique de longue date, ancien cadre du FFS et directeur de campagne à la présidentielle de Hocine Ait Ahmed, vient de signer une réaction énergique par rapport à tout ce qui se passe en Algérie et plus particulièrement en Kabylie. Dans sa déclaration, Djamel Zenati parle de répression féroce et systématique qui s’abat sur toute forme d’expression libre.
« Le pouvoir ne semble pas avoir tiré les leçons de la décennie sanglante ni du printemps noir. Ne cherche-t-il pas, par-là, à donner un fondement légitime à un récent appel irresponsable invitant les jeunes kabyles à se constituer en milices armées ? », s’interroge Djamel Zenati. Ce dernier souligne en outre que l’histoire serait-elle sur le point de se répéter ou, plus exactement, de bégayer ? « Le moment est grave. Nous sommes face à une machine diabolique. Elle ne cessera pas avant d’atteindre son but. Tout peut basculer d’un moment à l’autre.
Aussi, les citoyens soucieux de l’avenir de la région et du pays doivent se rencontrer, échanger et, pourquoi pas, offrir de sérieuses perspectives pour faire barrage aux dérives d’où qu’elles viennent », suggère Djamel Zenati. Ce dernier préconise par ailleurs qu’il faut rompre les silences, taire les égoïsmes. « Certains, malheureusement nombreux, s’accommodent du statu quo et semblent même en tirer un maximum de dividendes. Ils ignorent un principe cardinal : le bonheur et la paix ne se réalisent jamais durablement à une échelle individuelle. Car ils relèvent du collectif. L’histoire de l’humanité ne cesse de le démontrer », conclut Djamel Zenati.
Tahar Khellaf