KABYLIE (TAMURT) – Les incendies qui ont éclaté, la semaine dernière, à travers plusieurs régions du département de Vgayet, ont causé des pertes import antes de couvert végétal. En plus de vastes espaces forestiers, plusieurs centaines d’hectares d’arbres fruitiers ont été ravagés par les flammes, selon un bilan dressé dernièrement par la Conservation des forêts de Vgayet.
Si, fort heureusement, aucune perte humaine n’a été déplorée dans les dizaines d’incendies ayant éclaté, cet été, dans plusieurs communes du département de Vgayet, des dégâts colossaux ont été enregistrés en matière de végétation. En effet, des milliers d’hectares de massif forestier ont été dévastés par les flammes. Dans les communes de Boukhelifa, Adekar, Kendira, At Ksila et Ouzellaguen, les plus touchées par les derniers incendies, les populations locales pleurent les belles forêts réduites en cendres par les flammes. Les dégâts auraient été plus dramatiques, si ce n’est la forte mobilisation des citoyens, qui avaient assisté les pompiers. Ce fut le cas, la semaine dernière, au village Ifri, où les flammes ont failli engloutir la bâtisse où le Congrès de la Soummam a eu lieu, le 20 août 1956. Par ailleurs, des paysans et agriculteurs kabyles ont essuyé des pertes importantes en arbres fruitiers. Selon un chef de service à la Conservation des forêts de Vgayet, pas moins de 600 hectares d’arbres fruitiers, dont 80% sont des oliviers, ont été détruits par les derniers incendies. Le département de Vgayet recèle un précieux et riche patrimoine forestier à protéger. Plusieurs sites sont mêmes recensés par la conservation des forêts en vue de les mettre à disposition d’investisseurs souhaitant créer des forêts récréatives. Il s’agit notamment du plateau Sidi Boudrahem, dans la commune de Bejaia, d’une superficie de 52 hectares, et Kefrida, dans la municipalité de Derguina, s’étendant sur une surface de 15 hectares. Ces deux espaces forestiers ont été déjà validés par des arrêtés portant création de parcs récréatifs.
D’autres sites se trouvent dans les communes de Tichi (Adrar Yahia, 50 ha), Melbou (M’saâda, 40 ha), Toudja (Tala Oulane, 154 ha), Kendira (Kembita, 126 ha), Tamridjet (Zetout, 12 ha), Chemini (Ablal, 15 ha), Chellata (Illoula, 30 ha), At Mlikech (Aïn Zebda, 16 ha) et Adekar (Tala Lemlah, 62 ha). A moins que la Kabylie ne se dote d’un dispositif efficace de lutte contre les incendies à même de protéger son patrimoine forestier, celui-ci risque tout simplement de disparaître dans les années à venir. Il ne faut surtout pas compter sur le régime algérien, qui a délibérément incendié les forêts kabyles, l’été 2021.
Aksil K.