Cette action vient aggraver la situation, notamment après le dernier mouvement de protestation que le village avait connu, suite à la polémique déclenchée à l’annonce de la liste des bénéficiaires du logement social.
Dans une déclaration rendue publique, le personnel du service de l’État civil de l’APC de Haizer, exprime son indignation quant aux méthodes policières du président de l’assemblée populaire communale, qui semble-t-il avait actionné les services de police, en déposant une plainte contre l’un de leurs collègues, une méthode peu apprécie par le collectif des grévistes.
Selon le même collectif, le premier responsable de la commune a d’autres priorités que le développement de la localité et la résolution des problèmes des citoyens, sinon comment expliquer le recours à une démarche policière, pour régler le conflit l’opposant aux fonctionnaires de l’APC? C’est dans ce contexte qu’une pétition de solidarité a été lancée en faveur de l’agent de l’État civil, qui entre autres, notons-le, n’assurait que son travail en empêchant des voyous d’accéder aux archives du service, un comportement qui visiblement n’a pas plu à certains individus proches du président de l’APC.
Avec ce nouveau mouvement de débrayage, les choses commencent à se compliquer sérieusement à Haizer. Il faut bien savoir que les affaires de gestion interne de cette localité sont bloquées depuis l’année 2007, puisque le courant ne passe plus entre le maire et les autres responsables locaux, une situation qui s’aggrave de jour en jour, sans qu’une solution soit envisageable. « Nous sommes déçus, nous a confié un citoyen du village, durant la campagne électorale, nous avons cru au bon discours de l’équipe actuellement en place ». C’est un constat cruel de savoir qu’une assemblée communale ne s’est réunie que rarement depuis trois ans.
Cette grève, est considérée comme l’arbre qui cache la forêt, puisque l’enchaînement des mouvements de protestation au niveau de la localité de Haizer devient monnaie courante, devant la non-résolution du blocage qui persiste au niveau de la mairie depuis l’année de 2007 et l’absence des canaux de dialogue avec les citoyens. Rappelons-le, un groupe de citoyens avait fermé les mêmes locaux de l’APC pour dénoncer l’absence totale de transparence dans la distribution des logements sociaux, une liste des bénéficiaires, négociée dans les coulisses entre une équipe restreinte, loin de toute éthique ou déontologie professionnelle, pendant que les véritables bénéficiaires, entamaient une grève de la faim illimitée devant le siège de la Daïra de Haizer.
Le village de Haizer reste l’un des plus défavorisés au niveau de Tuβiret, et ce, malgré le potentiel important qu’il compte dans le domaine de l’agriculture et de la vie urbaine notamment. Loin des chiffres officiels, le taux de chômage atteint des records inquiétants, des centaines de jeunes diplômés sont victimes de la discrimination et de l’exclusion sociale. Les fléaux sociaux, à l’instar de la drogue, sont devenus une routine dans la vie quotidienne du village.
Le blocage de l’assemblée populaire communale est loin d’être réglé, puisque le ministre de l’Intérieur ne lui accorde aucun intérêt. Les citoyens, impuissants, regrettent la situation économique de leur localité. Ils savent tous que la ville de Haizer, de par sa position stratégique, aurait pu devenir un pôle économique important de toute la région de Tuβiret, au lieu de devenir une agglomération caractérisée par le trafic et l’insécurité. Quant aux multiples casernes des militaires et de brigades de gendarmerie implantées dans la région, elles ne semblent pas, jusqu’à ce jour, résoudre ce problème.
Tel est le sort d’un village kabyle quand le reste de l’Algérie est paisible.
Amirouche A.