L’Eglise de Tizi-Ouzou, affiliée à l’Eglise Protestante d’Algérie (EPA), vient d’être la cible d’une nouvelle menace aussi brutale qu’injustifiée. Sur ordre de M. Le Wali (en Algérie, le wali est le représentant de l’État dans les wilayas, il est nommé par décret présidentiel) en date du 30/08/2010, la police vient de notifier aux responsables de cette église une mise en demeure « d’arrêter les travaux immédiatement et procéder à la démolition des travaux engagés (…) Si dans un délai de huit (8) jours vous n’avez pas obtempéré à cette mise en demeure, l’arrêt de démolition sera dûment exécuté ».
Ces travaux d’extension entamés à l’intérieur de la façade visent à assurer la protection de ce lieu de culte et la sécurité des membres de la communauté contre les agressions récurrentes. Car depuis une dizaine d’années, des pierres, des débris de verre, des bouteilles et des barres de fer sont régulièrement jetés contre les fidèles par des délinquants clairement identifiés par ailleurs, mais qui continuent de jouir d’une curieuse impunité. Les multiples requêtes des fidèles auprès des autorités locales et leurs plaintes auprès de la police sont restées sans suite.
Rappelons qu’en janvier 2010, suite à l’expédition punitive contre un autre lieu de culte, l’Eglise Thafath, avait été saccagée avant d’être incendiée, les fidèles avaient pourtant sollicité une protection policière pour sécuriser le site, au moins les jours de culte. Malgré le risque bien réel qui pèse encore sur les membres de leur communauté, M. Le Wali leur avait opposé une fin de non recevoir. Et arriva ce qui devait arriver…