Bgayet : Kamel Bouamara tire la sonnette d’alarme

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Kamal Bouamara avec Allaoua Rabhi
Kamal Bouamara avec Allaoua Rabhi

KABYLIE (TAMURT) – L’écrivain-chercheur et militant de la cause berbère Kamel Bouamara a tiré la sonnette d’alarme concernant la situation dans laquelle se débattent les 52 communes de la wilaya de Bgayet ainsi que le chef-lieu de wilaya. Le constat de Kamel Bouamara reflète une réalité amère.

Ainsi, souligne Kamel Bouamara, sur le plan de la lutte pour les droits humains et la démocratie, en général, Bgayet est classée comme l’une des premières villes et régions. « Jusqu’aux derniers mois de 2020, avant que le régime ne décide de mettre fin aux manifestations dans la rue, Bgayet fut la seule ville en Algérie où l’on pouvait manifester publiquement sans autorisation des autorités », ajoute Kamel Bouamara qui précise : « On comptait en effet plusieurs manifestations publiques par semaine ». Mais, déplore l’écrivain-chercheur, « sur les plans social et économique locaux, c’est hélas tout le contraire. La ville et la région n’ont bénéficié de rien, d’aucun projet structural ! Les infrastructures routières de cette wilaya sont les dernières en Algérie ».

Kamel Bouamara cite en outre le projet de la pénétrante qui va relier Bgayet à l’autoroute Est-Ouest qui tarde à voir le jour. « Et on apprend que le dernier tronçon El-Kseur-Bgayet, le plus important de tous les autres tronçons, a été gelé par manque de financement public », ajoute Kamel Bouamara qui indique : « Ce tronçon aurait été le premier à être réalisé, lorsqu’il y avait encore de l’argent dans les caisses de l’Etat ; il aurait beaucoup servi : la seule route dite nationale (Bgayet-Alger) ne désemplit pas, les camions travaillant avec le Port de cette ville, l’un des ports les plus rentables du pays, et ceux de Cevital … l’occupent toute la semaine durant, de jour comme de nuit ». Sur les autres plans, économiques et sociaux, comme le logement, l’eau potable, l’électricité ou le téléphone et internet, Kamel Bouamara ne croit pas que la wilaya de Bgayet occupe une meilleure place… par rapport aux wilayas limitrophes, comme Sétif, Bouira ou Tizi Ouzou. « La ville de Bgayet en est la dernière en matière d’infrastructures tous azimuts. La ville ne dispose d’aucun transport public, ni tramway, ni téléphérique, par exemple, contrairement aux autres villes du pays.

A Bgayet-ville, on n’arrive même pas à mettre en place des feux tricolores qui géreraient correctement la circulation automobile !!! Ni, encore moins, à viabiliser etassainir les nombreux oueds, sorte d’égouts à ciel ouvert, qui traversent de long et en large la ville, dont on dit qu’elle est pourtant assez riche… », déplore Kamel Bouamara. Ce dernier évoque en outre les 52 communes de la wilaya qui, elles, manquent drastiquement de financement de d’investissement. « Mais il y a d’autres domaines où, parait-il, elle excelle. L’on parle en effet de corruption institutionnalisée ! Sur ce plan, la ville et la wilaya doivent être bien classées à l’échelle algérienne.

L’autre domaine étant la fermeture des voies, y compris les routes nationales, par les populations. La fermeture des infrastructures routières est érigé ici en mode de forte revendication et de pression sur une administration wilayale… qui au final ne répond favorablement qu’à ce genre d’injonctions », conclut Kamel Bouamara dans son constat amer mais réel et objectif concernant l’état des lieux qui prévaut dans la wilaya de Bgayet en ce début de l’année 2021.

Tarik Haddouche

5 Commentaires

  1. Arrêtez de vous lamenter sur la détérioration des droits de l’homme en kabylie, elle n’a fait qu’empirer depuis 1962. Les kabyles pensaient naïvement que leurs conditions s’amélioreraient après le départ des français, mais force est de constater qu’elle n’a fait qu’empirer, l’effet obtenu est aux antipodes de celui qui était escompté. C’est un échec total, et les kabyles doivent admettre et reconnaître qu’ils se sont plantés. Beaucoup de kabyles d’ailleurs regrettent le départ des français et souhaitent renouer des liens très forts avec la France, et s’affranchir définitivement de cet diktat arabo-islamiste, et cet espèce d’arrimage forcé aux pays arabes. La kabylie est comme un bateau à quai qui a cessé de naviguer. Et disons-le franchement un vieux rafiot rouillé, une véritable épave à l’agonie, qui aurait heurté sur sa route non pas un iceberg, mais une caravane de voleurs à dos de chameaux. Pardon pour l’image, c’est mon côté poétique.

    • Mais la France, c’est l’arabo-islamisme cache’.
      La seule sortie est l’independance de la Kabylie pour que ces propres enfents puissent la construire.

      • Ça c’est de la connerie pure et simple et ce sont les tenants de l’arabo-islamisme qui nous le sortent comme tu le fais ici…
        Nous regrettons sincèrement le départ des français, il n’y qu’a voir le nombre de postulant kabyles qui ont « VOTÉ » avec leurs pieds pour ce pays (la FRANCE).
        Pour ta gouverne les kabyles sont la 1 er minorité française de l’exagone.
        Les chiffres parlent d’eux mêmes….
        Ceci dit tout sauf les arabes et leur arme idèologique l’ISLAM….

    • je te rappelles que ces français ont interdit l’enseignement de tamazight alors qu,ils ont hissé l’arabe. donc inutile de dire des bêtises!

  2. Il ne faut plus- se voiler la face ,l’on est des esclaves colonisés dans notre propre terre et celle de nos ancêtres par l’arabo-islamisme depuis 62. Deux solutions s’imposent pour nous pour sauver les meubles ou ce qui reste de notre kabylité pour ne pas dire d’amazighité ou berbérité .1-L’indispensable indépendance de la Kabylie, 2- prendre les armes coûte que coûte quitte même à disparaître de cette terre que de continuer à vivre dans l’humiliation et le déni de tout ce que nous sommes en tant que peuple libre que furent jadis nos ainés. La victimisation exacerbée est devenue une forme de traitrise qu’il faudrait bannir de nos commentaires ou des messages de révoltes. Seul le combat paye .

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