KABYLIE (TAMURT) – Une autre figure de proue du combat identitaire amazigh, du printemps berbère et des causes justes vient de nous quitter, emporté par la covid-19. Il s’agit du militant infatigable, sincère et incorruptible, Rachid Ait Ouakli.
Rachid Ait Ouakli est décédé hier, vendredi, après avoir contracté le coronavirus. Il était l’un des vingt-quatre détenus du printemps berbère d’Avril 1980. Le défunt rejoint ainsi les regrettés Rachedi Mhamed, Berdous Maamar, Boukrif Salah, Bacha Mustapha, Belghezli Achour qui font aussi partie de la même liste des militants injustement emprisonnés lors du printemps berbère, torturés avant d’être libérés suite à la mobilisation populaire en Kabylie. En plus de son engagement dans le militantisme pacifique en faveur de l’Amazighité, Rachid Ait Ouakli était, sur le plan professionnel, professeur de Sciences au collège « Ath Cheikh » à Michelet. Il a été également militant syndicaliste pendant longtemps, à partir du début des années 1990.
De nombreux militants ont réagi suite au décès de Rachid Ouakli. Arezki Abboute a souligné : « Ayant fait partie des 24 détenus d’Avril 80, aujourd’hui, c’est Ait Ouakli Rachid, que j’ai connu en 1978 lors d’un regroupement d’enseignants au lycée El Khansa, qui tire sa révérence ». Ahmed Ait Bachir a écrit : « C’est avec consternation et tristesse que je viens d’apprendre le décès de mon ami Rachid Ait Ouakli. Rachid, militant infatigable et désintéressé, était parmi les 24 détenus de 80. Il n’a jamais cessé de militer, parfois très seul et démuni, mais il n’a jamais vendu son âme au diable ni succombé au chant des sirènes. De son côté, Mokrane Gacem a souligné « Un autre ami cher est décédé. Rachid Ait-Ouakli. Mes condoléances les plus attristées à sa famille, qu’il repose en paix. Un militant honnête et désintéressé que je connais depuis 1979 dans le cadre des cercles autonomes d’action et de réflexion marxiste, un exemple de bravoure, militant actif du MCB, détenu en 80. Rachid, tu vas nous manquer, repose en paix, nous ne t’oublierons pas ».
D’autres témoins ont évoqué un homme et un militant calme « respirant la joie de vivre et campé toute sa vie sur ses convictions amazighs, démocratiques et humanistes ».
Idir Tirourda