ALGÉRIE (Tamurt) – Les deux partis kabyles, le FFS et le RCD vont-ils prendre part aux élections présidentielles de 2019 ? La question se pose vraiment au moment où les projecteurs sont pratiquement tous braqués sur cet événement politique très attendu et qui suscite d’ores et déjà d’énormes appréhensions et une guerre des clans en sourdine.
Pour l’instant, les deux partis politiques en question n’effleurent même pas ce sujet. Alors que, concernant d’autres formations politiques, on a commencé déjà à manœuvrer en perspective de cette élection présidentielle. Le FLN, par la voix de son premier responsable, Djamel Ould Abbès, a annoncé que le nom de son candidat sera rendu public le 19 mars prochain. Dans les rangs du parti islamiste le Mouvement de la Société pour la Paix, le dernier changement survenu à la tête de la formation politique ne peut guère être étranger aux présidentielles. Le retour de Abderrezak Makri à la tête du parti, en ce moment précis, ne peut rien signifier d’autre que le fait que Makri se portera à 90 % candidat aux présidentielles pour le compte du camp islamiste. S’agissant des deux formations kabyles, deux possibilités se présentent. Ou bien elles auront à présenter chacune son propre candidat, ce qui est peu probable pour une multitude de raisons. L’autre option est qu’un appel à voter pour un autre candidat soit lancé. Pour le FFS, le décès d’Ait Ahmed, qui aurait systématiquement été le candidat idéal en cas de non-boycott, est un élément de taille qui plaiderait en faveur d’une abstention du parti à s’engager dans ce vote. Surtout quand on sait que le culte de la personnalité longtemps entretenu et dont jouissait Ait Ahmed n’a laissé la place à aucun autre cadre du parti de se construire une stature nationale ou même régionale pour pouvoir aspirer se porter candidat aux présidentielles sous les couleurs du FFS.
Concernant le RCD, ce n’est pas vraiment le cas. Même retiré officiellement de la présidence du RCD, Said Sadi pourrait se porter candidat « indépendant » au nom du courant dit-démocratique. C’est la seule personnalité qui peut se présenter aux présidentielles avec la casquette du RCD. Un parti qui a connu le même sort que le FFS. En effet, au RCD aussi, en dehors de Said Sadi, on ne voit pas quel autre personnalité du parti pourrait jouer ce rôle ? Mais en politique, les surprises sont toujours de mise. Il faut donc s’attendre à tout. Surtout de la part de deux partis comme le FFS et le RCD qui n’ont pas cessé de nous surprendre, voire de nous décevoir, depuis quelques années.
Tahar Khellaf