COMMUNIQUE (Tamurt) – La tentative échouée de coup d’Etat du 15 juillet 2016 a conduit à une légitimation accrue des politiques antidémocratiques et liberticides du pouvoir turc, en particulier à l’encontre des Kurdes.
La Turquie a en réalité connu un coup d’Etat, réussi celui-ci, il y a un an, lorsque le Président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté les résultats des élections législatives du 7 juin 2015, brutalement interrompu le processus de paix avec le mouvement kurde et semé la terreur dans tout le pays et en particulier au Kurdistan, ce qui a finalement permis à son parti, l’AKP, de remporter par la peur les élections anticipées du 1er novembre 2015. Plusieurs villes kurdes ont été détruites par les bombes de l’armée turque, des centaines de civils ont été exécutés, de nombreux maires et élus locaux ont été destitués et emprisonnés. Et, en dernier lieu, l’immunité parlementaire des députés kurdes a été levée.
Ce sont ces atrocités et ces politiques anti-démocratiques imposées par l’AKP en Turquie et au Kurdistan qui ont préparé le terrain pour la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016. Si les résultats des élections du 7 Juin 2015 avaient été respectés et si le processus de paix n’avait pas été interrompu, il n’y aurait pas eu de tentative de coup d’Etat. L’impasse de la question Kurde et le déficit démocratique en Turquie ont toujours entraîné des coups d’Etat.
La tentative de putsch et le mécanisme répressif « anti coup d’Etat » déclenché par Erdoğan suscitent de fortes préoccupations quant à la situation du Leader kurde Abdullah Öcalan dont on n’a plus aucune nouvelle depuis avril 2015. Avant cette date, à l’occasion de ses rencontres avec ses avocats, les représentants de l’Etat turc ou les délégations de députés du HDP, Abdullah Öcalan avait à plusieurs reprises souligné le risque d’un coup d’Etat et les conséquences qui pourraient en découler pour sa sécurité.
C’est pourquoi, le peuple kurde exprime les plus vives inquiétudes quant à l’état de santé d’Abdullah Öcalan qui est considéré par des millions de Kurdes comme le principal représentant de leur volonté. Il est urgent et indispensable que les autorités turques permettent aux avocats du Leader kurde ainsi qu’à la délégation du HDP de se rendre sur l’île-prison d’Imrali.
La Turquie traverse une phase cruciale dans laquelle la politique adoptée vis-à-vis de la question kurde sera déterminante pour l’avenir de ce pays. Nous appelons toutes les instances internationales compétentes et toutes les personnes responsables, sensibles et susceptibles d’être influentes à agir pour faire cesser l’isolement d’Abdullah Öcalan et à faire pression sur la Turquie pour la reprise des pourparlers de paix.
La solution à la question kurde et la démocratisation de la Turquie passent par la libération d’Abdullah Öcalan qui est un acteur incontournable dans les relations entre l’Etat turc et le mouvement kurde. Une pétition lancée il y a quelques années pour demander sa libération a recueilli au moins 10 millions de signatures. Aujourd’hui, partout au Kurdistan, en Turquie et dans le monde, les Kurdes manifestent massivement pour dénoncer son isolement et demander sa libération.
Nous appelons les ONG et toutes les personnes attachées à la démocratie et au respect des droits humains à soutenir et relayer les revendications du peuple kurde :
HALTE A L’ISOLEMENT ! LIBERATION D’ABDULLAH ÖCALAN !
Nous vous invitons à rejoindre la campagne « Liberté pour Öcalan » initiée par des syndicats anglais en signant la pétition en ligne : www. freedomforocalan.org.
Conseil démocratique kurde en France