At-Douala : grand gala à la mémoire du Rebelle

En ce qui la concerne, la confédération MAK d’At Dwala, a honoré la mémoire de Matoub, à travers l’organisation d’ un gala. A travers cette action, la région natale du Rebelle nous a replongés, le temps d’une soirée, dans les années 1980 où la chanson kabyle était  le fer de lance du combat identitaire et culturel.

Ils étaient plusieurs centaines de Kabyles à répondre « présents », à ce rendez-vous artistique en guise d’hommage à Lounès Matoub , un hommage digne de sa grandeur.

Le coup d’envoi du gala a été donné par le Président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, qui a déclaré d’emblée : «  Je ne suis pas venu faire de la politique, mais seulement pour participer avec vous à honorer la mémoire de l’une des étoiles enfantées par notre Kabylie ».  Et de poursuivre : « Le choix du gala répond au besoin de remettre la chanson kabyle, qui a toujours été un instrument de lutte, au cœur du combat kabyle comme a su ssi bien le faire Matoub. ».

Pour le Président du MAK, l’Algérie arabo-islamique a tué Matoub et la Kabylie libre lui rendra justice. A ces propos, le public  a répondu par ces cris, qui ne sont autre qu’une sentence : «  Pouvoir assassin ! », « Ulac Smah Ulac ! », «  Assa azekka lwennas yella yella ».

En parlant de son combat, Bouaziz Ait Chebib, a préféré faire recours à la prosopopée. En effet, le Président du MAK a lu une déclaration en kabyle, laquelle déclaration était  puisée dans l’œuvre de Matoub.

Le Président du MAK a également mis à profit ce rendez-vous artistique pour  dénoncer et condamner ce qu’il qualifie d’ «  inquisition » qui règne en Kabylie durant chaque mois de ramadhan. «  Les policiers algériens, a crié haut et fort, Bouaziz Aït-Chebbib, au lieu de traquer les terroristes, les voleurs et les kidnappeurs,   harcèlent  d’honnêtes citoyens en portant atteinte à leur dignité et leur liberté de conscience ». « La chasse aux non jeûneurs est inacceptable dans le pays de jmaâ liman ; », a-t-il ajouté.

Tout en appelant  à l’union dans le respect de la liberté de culte, le premier responsable du MAK a également mis l’accent sur la nécessaire vigilance à l’endroit du pouvoir « qui n’arrête de chercher à nous diviser pour nous asservir en créant des conflits confessionnels ». « Libre à chacun d’avoir ses convictions religieuses », a précisé l’orateur.

Avant de terminer son allocution, le Président du MAK a adressé une mise en garde aux policiers, notamment les policiers kabyles, qui font dans l’excès de zèle en harcelant les militants du MAK. «  Vous ne valez rien aux yeux de vos maîtres qui se servent de vous pour briser l’élan du peuple kabyle, et vous ne pourrez pas arrêter la marche de l’histoire, car la détermination des militants du MAK est inébranlable ! », a conclu Bouaziz Aït-Chebbib.

Après cette allocution, Boussad Becha, membre de la confédération d’At Dwala et animateur du gala, a invité le public à visionner une vidéo  datant de 1997 dans laquelle Lwennas s’exprimait clairement sur la nécessité de doter la Kabylie de sa propre république.

Ensuite, une pléthore de chanteurs se sont succédés pour interpréter des chansons de Matoub . Les chants et musiques ont été effectivement assurés par HAKIM BLIBEK, SADEK DJEBAB, RACHID BAHLOUL, SAID KAZEM, RACHID ZEDEK, AYOUNI MOURAD, MOUH  HESSAS, KARIM BECHA, MOUH ALACHE ALI BELHOUT.

 

Quant à  Zedak Mouloud, il n’était arrivé qu’une heure après le commencement du gala. D’ailleurs, sa présence à ce rendez-vous était surtout symbolique.

A noter que durant toute la soirée artistique, les images de Matoub se défilent sur un datashow ; ce qui a augmenté la densité émotionnelle chez le public.

 

Notons enfin que la carte d’identité nationale a été à l’honneur à l’occasion de la commémoration de la disparition du Rebelle. La carte d’identité kabyle a été à l’honneur.  En effet, Boussad Becha  a lancé un appel aux  kabyles pour  se doter de leur CNI.

Ce même cadre du MAK n’a laissé aucun doute sur l’avenir radieux des couleurs nationales kabyles.

Said Tissegouine pour Tamurt