Il y a 28 ans, le 9 octobre 1988 : Un gendarme a tiré sur Matoub

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EVOCATION (Tamurt) – Qui est le kabyle qui peut oublier ce qui s’était passé un certain 9 octobre 1988, près de Michelet ? Même les jeunes de la nouvelle génération de kabyles ont pris connaissance de ce qui s’est déroulé en ce jour funeste grâce, entre autres, à l’album « L’ironie du sort » de Matoub Lounes, où il est largement question de cette affaire.

En effet, en ce 9 octobre 1988, avait eu lieu la première tentative d’assassinat contre le Rebelle et symbole indétrônable de la Kabylie et des amazighs du monde entier. C’est un gendarme qui a tiré plusieurs rafales de kalachnikov en direction de Matoub Lounes. Le poète insurgé et artiste engagé mais aussi militant de la cause amazighe était en train de distribuer des appels au calme suite à la vague d’émeutes qui avait secoué la capitale et quelques régions d’Algérie quand il est interpellé par des gendarme dont l’un s’est empressé à tirer à bout portant sur lui après l’avoir invectivé et traité de tous les noms d’oiseaux.

L’événement a plongé la Kabylie dans un grand émoi car Matoub, en 1988 était déjà au summum de sa gloire grâce à des chefs-d’œuvre dont le dernier n’était autre que le sublime « Arwah-Arwah ». Un élan de solidarité incroyable mais prévisible, compte tenu de l’estime dont jouissait l’enfant de Tawrirt Moussa, s’est exprimé dans les quatre coins de la Kabylie à l’égard de Matoub, suite à cette dure épreuve. Après un long séjour dans des hôpitaux algériens et français et dix-sept interventions chirurgicales, Lounes Matoub est revenu, de loin certes, mais revenu quand même au devant de la scène avec un talent encore plus aiguisé mais aussi une détermination dans le combat, plus que jamais intacte.

Sur des béquilles et loin d’être totalement rétabli, Matoub renoue vite avec  le combat identitaire, anime des spectacles devant des dizaines de milliers de kabyles dans les stades de Bougie et Tizi-Ouzou. Il raconte aussi ses péripéties dans son album de neuf chansons intitulé « L’ironie du sort », l’un de ses meilleurs d’après certains observateurs et fans.  A ce jour, le gendarme-auteur de cet acte meurtrier ayant visé  le chanteur populaire kabyle n’a jamais été inquiété. Il n’y a eu ni enquête ni sanction suite à cette tentative d’assassinat. Peut-on parler de justice quand de tels actes restent impunis ?

Tahar Khellaf pour  Tamurt

9 Commentaires

  1. Si, il y a des Kabyles qui on t oublié depuis longtemps. Comme par exemple celui qui l’a dénoncé à la gendarmerie de LNI et que celle-ci a alerté celle de Michelet. Sinon personne ne savait que ce chanteur allait se rendre à Ain El Hammam ce jour fatidique.
    Si un Kabyle venait à être assassiné, ne cherchez pas loin le tueur, il est dans votre sang kabyle » disait cet adage de nos ancêtres.

    • Les traitres existent partout dans le monde, en tout temps et en tout espace. Meme le christ a été vendu par un de ses compagnon. Comme disait un autre adage, « on est bien trahi que par les siens ». Arrêtons cette mentalité de malédiction kabyle. Nous ne sommes ni un bon peuple ni un mauvais peuple. Nous sommes comme tous le autres.

  2. Mr khellaf, vous dites en fin d’article : peut-on parler de justice quand de tels actes restent impunis ? C’est bien beau de poser de bonnes questions, mais c’est mieux d’essayer de répondre dans la mesure du possible. Vous n’êtes pas sans savoir que dans une jungle il n’y a aucune justice, vous n’êtes pas, non plus, sans savoir que depuis 1962 nous avons été recolonisés, et de la manière la plus abjecte depuis les banu-hillals remplacés par par les envahisseurs d’aujourd’hui. Lwennas, les combattants de 63, les martyrs de 2001 et bien d’autres n’ont pas été liquidés pour tout simplement leur opinion et leur engagement, mais bel et bien parce qu’ils sont kabyles. Si nous n’avons pas encore compris cet état de fait, c’est que, quelque part, nous n’avons rien saisi du scénario de notre malheur. Qu’allons – nous attendre de la justice de celui qui ne cherche rien de moins que notre extinction ? Rien de rien ! À moins qu’un chacal qui vole et qui tue soit jugé par la justice des chacals. AD D KKREN WUCCANEN AD CAR3EN UCCEN NNSEN. Soyons pas plus naïfs que nous le sommes déjà. Seule notre indépendance pourra quelque chose pour nous. Tanemmirt.

  3. Mr allili, vous êtes d’une indécence indéfinissable. Vous venez de faire une sortie des plus indécrottables. Comment osez-vous balancer des insanités aussi nauséabondes ? Savez-vous, au moins, que tous les kabyles ne sont pas des débiles mentaux comme celui-là ou ceux-là qui vous ont raconté ces saloperies, je m’excuse du terme auprès des lecteurs, que vous venez de déverser sur la toile ? Ne pouviez-vous pas vérifier ce ragot d’une imbécilité sans bornes avant de le balancer n’importe comment, et surtout sur un site dédié à notre kabylité ? Faites votre méa culpa et passez aux choses sérieuses en arrêtant de lâcher des étrons à tout va.

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