KABYLIE (TAMURT) – Comme il fallait s’y attendre, les Kabyles se sont mobilisés comme un seul homme, ce samedi 12 juin, pour dire non à la tenue du scrutin législatif algérien en Kabylie. Néanmoins, cette journée a été marquée par des échauffourées ayant éclaté dans certaines localités, notamment à Haizer et Bechloul (Tuvirett) et à Tichy (Vgayet), entre manifestants et la police algérienne. Celle-ci a usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui s’opposent au passage en force du pouvoir algérien par l’orchestration d’un « simulacre » d’élections législatives.
A Tuvirett, un important dispositif policier a été déployé autour des bureaux de vote. Des heurts ont eu lieu tôt dans la matinée entre des manifestants et la police algérienne, notamment à Haizer, Lesnam, Mechdellah et Bechloul, où des jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur rejet du scrutin législatif algérien. La police a riposté par des tirs de gaz lacrymogène. « Comme d’habitude, le pouvoir recours à la force en Kabylie pour faire passer ses élections. A l’est de Tuvirett, les bureaux de vote ont été fermés. Il n’y a pas eu d’élection. Des affrontements entre manifestants et policiers ont été enregistrés. Même dans d’autres régions, comme Aïn Bessam, où il y a une population arabophone, le taux de participation à cette élection est très dérisoire », nous a indiqués Murad, militant indépendantiste à Tuvirett au sein de l’Union pour la République Kabyle (URK).
Jusqu’à 16h, le taux de participation à ce scrutin à Tuvirett était de 5, 25%, selon les chiffres officiels de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). A l’est de la ville de Vgayet, la police algérienne a procédé à l’arrestation de cinq manifestants à Baccaro. Il s’agit des jeunes Mansouri Karim, Khoufache Hakim, Halim Bensaid et les frères Bouzar Halim et Lounis. Réagissant à ces interpellations, des dizaines de jeunes de la localité ont fermé la RN 9 à la circulation automobile pour exiger la libération immédiate des manifestants arrêtés.
Arezki Massi
« Mechdellah », les arabes l’ont transformé en « Mechd allah », il faut l’écrire en kabyle agma, » Imceddalen ». Ils veulent arabiser la toponymie de la Kabylie.