Répression anti-kabyle : L’acharnement judiciaire contre la militante Mira Moknache se poursuit

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La militante Mira Moknache
La militante Mira Moknache

VGAYET (TAMURT) – Le régime algérien poursuit son acharnement juridico-policier contre la militante kabyle Mira Moknache. Elle vient d’être convoquée, pour ce mercredi 14 février, par le commissariat central de Vgayet. On lui reproche de partager sur le réseau social Facebook des publications à même de « porter atteinte à l’unité nationale ».

« J’ai reçu ce matin (lundi 12 février, NDLR) une convocation par la police judiciaire de la sûreté de daïra d’El-Kseur. Je mets mon empreinte sur deux documents. On me notifie une convocation par la centrale de Bgayet, pour ce mercredi 14 février. Et on m’a rempli un PV autour d’une publication Facebook, sous instruction de la justice d’Amizour », a écrit Mira Moknache sur son compte Facebook. Ce n’est pas la première fois que cette enseignante universitaire est visée par la justice algérienne. Elle a été condamnée dans plusieurs affaires en première instance à des peines de prison ferme ou avec sursis. Elle attend la programmation ou l’annonce du verdict de ses procès en appel. En novembre 2023, elle a été poursuivie pour une vidéo qu’elle avait publiée sur Facebook pour montrer l’ampleur des dégâts occasionnés par les incendies ayant frappé la commune de Toudja en juillet dernier.

Dans ses publications sur Facebook, la native d’El Kseur, dans le département de Vgayet, assume courageusement ses convictions politiques et refuse de croire au récit officiel du régime algérien sur les tragédies ayant frappé la Kabylie ces trois dernières années. « Qui a brûlé At Ussalah, qui a brûlé Ouaddas, qui a brûlé Larbaa Nat Irathen, qui a brûlé la Kabylie ? », s’est-elle interrogée dans l’une de ses publications. Dans un autre procès, elle est accusée de « terrorisme » sur la base de l’article 87 bis du code pénal algérien à cause de son militantisme, au demeurant pacifique, pour « sa Kabylie ». Toutefois, ces procès en série intentés à la militante kabyle ne sont certainement pas de nature à entamer sa détermination. « C’est devant l’institution judiciaire que j’assume ma position politique, que j’assume la lutte, que je défends ma Kabylie ! », a-t-elle lancé dans une précédente déclaration.

Arezki Massi

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