Tizi Ouzou : Des citoyens saccagent les sièges des partis et s’en prennent aux candidats

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siège RND Tizi

TIZI OUZOU (Tamurt) – Depuis le début de la campagne électorale, de nombreux sièges de partis politiques en lice pour les élections municipales du 23 novembre prochain ont été saccagés ou incendiés dans la wilaya de Tizi-Ouzou par des citoyens qui ne veulent plus entendre parler de politique ou d’élections.

Il y a eu d’abord le siège communal du Front des Forces Socialistes (FFS) dans la commune de Yakourene (daira d’Azazga) suivi, peu après, par un siège local du Rassemblement national démocratique (RND), parti dirigé par Ahmed Ouyahia. Il s’agit du bureau communal du RND qui a été, en outre, incendié. Par ailleurs, des candidats aux élections municipales du 23 novembre prochain ont été malmenés, parfois agressés, par des citoyens qui ne veulent pus entendre des promesses vaines qui s’évanouissent au lendemain du scrutin. D’abord et avant tout, tout acte de violence est condamnable quelque soit les raisons l’ayant engendré. Il n’est donc guère question ici de se réjouir ou d’applaudir de tels actes barbares qui sont d’un autre âge, bien entendu. Ces dérapages dangereux sont à dénoncer bien sûr. Mais, en même temps, de telles sorties de la part de quelques citoyens n’est pas à prendre à la légère. Il faut aller au fond des choses. Il faut détecter les messages qu’ils tentent de transmettre. En premier lieu, l’absence totale d’espaces de liberté d’expression n’est pas tout à fait étrangère à ce phénomène. Celui qui s’oppose à la tenue de ces élections, en y voyant une énième arnaque, n’a aucune tribune où il pourrait l’affirmer.

Dans la wilaya de Tizi-Ouzou et dans toute la Kabylie, la majorité des citoyens s’opposent à la tenue d’élections tronquées d’avance. Mais paradoxalement, il n’y a que les partisans de ces élections qui monopolisent tous les espaces de communication. Quand on étouffe le peuple pendant des années et des années, il est évident que l’on finit par aboutir à une implosion latente.  L’absence apparente de réactions à tous les dépassements enregistrés partout n’est guère un signe de stabilité et que « tout va bien ». C’est le propre des dictatures. Plusieurs expériences, même en Algérie, l’ont montré. Ouvrir les espaces d’expression libre et mettre un terme à ce musellement de la presse peut, dans une certaine mesure, éviter le pire à un pays et à un peuple qui n’a que trop souffert.

Tahar Khellaf pour Tamurt

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