TIZI OUZOU : Les vrais intellectuels boycottent la maison de la culture

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Maison culture Tizi Ouzou
Maison culture Tizi Ouzou

TIZI OUZOU (Tamurt) – Depuis quelques années, la maison de la culture de Tizi-Ouzou a été détournée de sa vocation puisqu’elle sert désormais de relais au pouvoir algérien, voire de comité de soutien au Président de la République. Une situation qui ne cesse de se prolonger depuis le début des années 2000. 

De ce fait, tout artiste ou écrivain, désirant y animer une rencontre culturelle, doit d’abord se soumettre à un règlement intérieur inique, imposé à l’intérieur de cet établissement « culturel ». Et l’un des articles de ce règlement intérieur tacite consiste à obliger ceux qui participent aux activités à encenser les autorités et le pouvoir algérien et à citer même le nom d’un certain El Hadi Ould Ali, « un grand homme de culture qui a beaucoup donné à la région ». Une phrase qui n’a d’autres synonyme, dans le dictionnaire, que le mot mensonge avec un grand M. Mais que les pseudo-écrivains et artistes de service ne cessent de servir au public kabyle. Ce dernier est en effet contraint d’écouter des sottises à chaque fois qu’il assiste à une activité culturelle ou artistique.

Fort heureusement, cette pratique basse, digne des grandes dictatures, ne trouve aucun écho chez une grande partie des écrivains kabyles et même ceux des autres régions. Ils sont, en effet, très nombreux à avoir compris ce qu’est devenu la maison de la culture de Tizi-Ouzou et décline toute invitation pour s’y rendre. Les cas des écrivains  kabyles sont nombreux. On peut, à titre d’exemple, citer l’historien Younès Adli, les romanciers Amar Mezdad, Boualem Rabia, Salem Zania et la liste est longue. Même les écrivains qui ne sont pas kabyles ont eu écho de ce qu’est devenu la maison de la culture de Tizi-Ouzou. C’est pourquoi, quand ils veulent rencontrer les lecteurs de Tizi-Ouzou, ils préfèrent par exemple organiser leurs ventes-dédicaces au niveau de la librairie Cheikh, qui accueille chaque samedi une rencontre avec un écrivain.

Tahar Khellaf   

3 Commentaires

  1. Cette stratégie consiste à éloigner les intellectuels engagés qui éclairent la société et laisser place aux lèche-bottes pour semer la propagande pro-régime. Apparemment leur but est atteint.

  2. Yalla, a notre tour, El Hadi Ould Ali,a réussi l’exceptionnel exploit d’être un homme d’une vaste culture sans jamais avoir ouvert un livre. Louange a El Hadi Ouled Ali (nom qui a une origine typiquement moyenne orientale), dieu en pays Kabyle des arts et de la culture infuses,dont l’étendue de la connaissance dans ces domaines et bien d’autres n’ont d’égale que son incommensurable ignorance.

  3. Ils poussent les intellectuels à quitter le pays, ceux qui demeurent encore on leur refuse les salles, les médiats et ne sont honorés qu’une fois pour récupérer leurs mémoires.

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