19 ème anniversaire de son assassinat : Qui a tué Matoub Lounes ?

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Matoub Lounès
Matoub Lounès

ALGÉRIE (Tamurt) – A la veille du 19 ème anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounes, la question demeure toujours posée : qui a tué le Rebelle ? En dépit du fait que de nombreux éléments, pouvant être exploités par qui de droit, existent bel et bien, il n’en demeure pas moins que la vérité sur l’assassinat du symbole de la chanson amazighe et kabyle plus particulièrement demeure inconnue.

On a même l’impression que certains acteurs entretiennent sciemment le flou autour de cette affaire qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. Si, pendant les premières années ayant suivi l’assassinat du Rebelle le 25 juin 1998, la Fondation qui porte son nom avait fait de la vérité sur l’assassinat du poète anticonformiste, un cheval de bataille, il n’en demeure pas moins que depuis quelque temps, la même Fondation n’évoque plus cette affaire entourée de plusieurs mystères. Pis encore, la présidente de cette fondation qui n’est autre que la sœur de Matoub s’est réconciliée publiquement avec Nordine Ait Hamouda, celui-là même qu’elle accusait pendant plus de seize ans « d’être impliqué dans l’assassinat de Matoub Lounes ». Pour rappel, les mêmes accusations avaient été formulées également par Malika Matoub contre de nombreuses autres personnalités publiques comme Saïd Sadi. Même Nadia Matoub, la veuve du Rebelle a été accusée par Malika Matoub, notamment dans son livre « Matoub, mon frère », d’avoir été pour quelque chose dans cet assassinat. Des années plus tard, on constate que les accusations de Malika Matoub ressemblent à un délire plus qu’à toute autre chose.

Par ailleurs, on se demande pourquoi des éléments aussi palpables et concrets que le témoignage de la sœur de Nadia Matoub n’aient jamais été pris en considération par la justice algérienne, sensé faire la lumière sur l’assassinat de Matoub. Pour rappel aussi, la sœur de Nadia Matoub a déclaré avoir reconnu un ou deux des assaillants lors de l’attentat du 25 juin 1998. Mais à ce jour, ce témoignage n’a jamais été pris en considération. Qui a intérêt à ce que les commanditaires et les assassins de Matoub ne soient jamais identifiés et condamnés ?

Tahar Khellaf pour Tamurt  

8 Commentaires

  1. Qui a tué Matoub, Ebossé, Gourdel, les moines de Tivehirine, les 128 Kabyles tombés sous les balles assassines des gendarmes et cns, qui a tué les 200000 personnes de la décennie noire, tous les intellectuels et journalistes, qui a fait tomber l’arbre qui a tué Maameri et tant d’autres crimes-assassinats-liquidations-disparitions.
    J’aurai le droit d’être encore censuré, à croire que ce site est à la solde de certains mais ras-le-bol d’être complice de crimes-ethnocides-manipulations de terroristes et de devoir fermer les yeux dans un pays aux portes de l’occident mais résolument orienté vers le proche orient et les pires dictatures encore en vie.

  2. Matoub Lounés: Un barde foudroyé

    Matoub Lounés, personnage fascinant, né et mort dans un environnement hostile et généreux à la fois, un paysage étroit limité, dans un espace géographique restreint pour cet homme aux grandes visions et illusions. Il était l’un des rares kabyles de sa génération à comprendre tout ce que son peuple avait bel et bien perdu. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, sa personnalité ne laisse pas indifférent.

    Projeté sur la scène artistique d’abord lors des événements du printemps berbère de 80, pour lui, cet événement n’en fût pas moins un formidable moment d’actions de réactions et de réflexions qui ont engendrés les toutes premières prises de conscience de lutte pour son identité. Aussi de par sa position de chanteur, il exprime et véhicule le message et la parole que chacun pensait tout bas.

    Sa sensibilité à fleur de peau pour toutes les causes justes a fait de lui très tôt le porte parole et l’espoir de tous les opprimés. Dans sa voix, chacun croit se retrouver. Il était au cœur, voir le cœur même de l’identité berbère.

    Dans la vie de beaucoup, Matoub est l’irruption de la poésie, de la musique, de la chanson, de la politique et même de la fantaisie, de tout ce en quoi on se refuse de croire, surtout que Matoub n’aimait pas l’autorité, et il la toujours montré, il était un républicain utopique, poète romantique, en fuite de tout et surtout de lui-même qui a rompu avec les obligations de l’ordre établi. Ce comportement reste une énigme qui sera d’ailleurs une chance pour sa postérité, en surgiront de multiples livres, des statues, des thèses identitaires, voir des films. Cet esprit chevaleresque, ce barde d’une errance éternelle est bien le symbole le plus provocateur de son temps, qui ne pouvait échapper à la pente fatale sur laquelle il glisse doucement.

    Toutes sortes de potins et de versions fantastiques ont entourés la mort de Matoub, qui favorisait lui-même sa propre légende. Matoub, surnommé le rebelle se voyait précisément comme un bandit d’honneur du siècle précédent dont il avait évoqué la bravoure dans ses chansons.

    Les romanciers pourront fabuler sur sa vie. Lounés a eu la mort qu’il appelait de ses vœux en vivant d’une manière dangereuse pour un homme de sa condition, faut-il rappeler qu’il l’avait déjà frôlé de très prés.

    Politiquement et historiquement la mort de Matoub avait une grande importance. Beaucoup vont habilement se servir du culte qui se développe autour de lui. En effet, par sa mort, il devient un personnage définitivement révolté, que toute la Kabylie pouvait s’annexer, un héros, un martyr d’un peuple sur lequel s’acharne l’adversité. C’est ainsi qu’il y aura partout ses effigies, des stèles érigées à la grandeur de sa mémoire.

    A cet égard, sa mort est tout aussi exemplaire… Il fait très beau en ce début d’été comme souvent en cette période en Kabylie, où l’attendait la mort sur la route n’Ath Douala.

    Arezki HAMOUDI

  3. « NOUS VOULONS UNE REPUBLIQUE GE KABYLIE « Lwennas est mort car à l’époque il était le seul à revendiqué l’indépendance de la kabylie. à l’époque, vouloir l’indépendance était une raison suffisante pour se faire assassiner. Mais une fois encore, fidèle à lui même, c’est lui qui a eu le courage avant tout les autres militants kabyles de briser ce tabou. il disait souvent: » mon engagement sera accompli le jour où la majorité des kabyles revendiquerai l’indépendance ». Tous les militants parlais du fédéralisme et lui voulait l’indépendance.

    • Lounes n’avais jamais revendiquer l’indépendance de la kabylie, il voulait l’autonomie il suffit d’écouter sa musique pour le savoir alors un peux de sérieux, en plus on le voit sur la photo avec comme linceul le drapeau Algerien n’en vous déplaise.

  4. Vous croyais en la justice encore qui sous les ordres du pouvoir, vous attendez koi de ce pouvoir qu’il disent oui c moi qui avons organiser son assassinat??? Qui a tué boudaiaf khider crime abane et encore plein d’autre, tous le monde sais qui la tué mais c là liberte de la kabylie et le triomphe de ses idées qui lui donnerons raison, on peux tuer un corps mais les idées jamais on es toujours la a revendiquer ce qu’il a porté avc briaux et loyauté, on t’oubliera jamais

  5. Assassiné par les faschistes du fln,parceque ils n´ont pas supporté que leur sinistre vrais faux hymne soit chanter de cette faceon surtout en langue kabyle.

  6. @ Syd: « en plus on le voit sur la photo avec comme linceul le drapeau Algerien n’en vous déplaise. »
    Ce drapeau penses-tu que Matoub l’a réclamé dans un testament? As-tu écouté la chanson où Matoub fustige les porteurs de drapeaux du temps du parti unique?  » ma d kecc fkan-ak laalam ad tcetthed yis-s deg berdan ». A l’époque de Matoub c’est vrai qu’on croyait à l’Algérie. Mais car il y a un mais, à partir de l’assassinat de notre poète national le 25 juin 1998 et surtout à partir 14 juin 2001, les Kabyles qui réfléchissent avec leur tête (pas avec leur ventre comme toi) ont compris qu’il fallait se séparer et que chacun s’ autogouverne chez lui. Avant 1857 la Kabylie était libre et indépendante. C’est les Français qui l’ont annexée pour former l’Algérie comme elle a annexé le Mzab et le Hoggar. Le Touat également. Bechar et Tindouf aussi.

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