Dans une interview au Soir d’Algérie : Idir insulte les militants du MAK et les indépendantistes

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KABYLIE (Tamurt) – A peine sa tournée an Algérie, organisée par le pouvoir sous l’égide de l’ONDA annoncée par l’agence de presse étatique, l’APS, le chanteur kabyle Idir entame déjà sa mission de dénigrement de tout ce qui a trait au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et aux indépendantistes kabyles.

Dans une interview accordée au Soir d’Algérie, truffée de contradictions, le chanteur Idir a le mérite, il faut le lui concéder, de reconnaître que l’ONDA, qui organise sa tournée, n’est pas un organisme indépendant mais une officine du pouvoir. « Il est vrai que l’Onda n’est pas un organisme indépendant mais il a une caisse propre et une certaine marge de manœuvre », déclare Idir. De quelle caisse s’agit-il ? Idir n’en dit pas plus. Et quelle est cette marge de manœuvre ? Point de réponse de la part de Idir.

Cette précision faite, Idir commence bien sa mission qui consiste à s’attaquer aux seuls opposants qui restent au pouvoir algérien actuellement : les indépendantistes kabyles. Quand bien même Idir se sentirait nationaliste au même titre qu’un militant du FLN ou du RND, de quel droit devrait-il dénier la liberté à des citoyens kabyles de défendre leurs propres convictions ?  Voilà ce que dit Idir en 2017 à l’adresse des Kabyles qui entretiennent encore l’espoir : « Le combat a cessé depuis longtemps, faute de combattants. Pire, quand on voit ce qui se passe chez une certaine frange de militants, on se rend compte qu’il y a un vent de fascisme qui souffle à l’horizon : nous ne sommes plus dans les mêmes références qui ont prévalu lorsque nous menions un combat tout beau et tout innocent ! Aujourd’hui, c’est le nivellement par le bas, la remontée des bas instincts où un Algérien traite un compatriote de «Ânegérien» ! Je n’ai rien à partager avec ces gens-là. Il me reste alors la musique, une manière de dire ce que j’ai à dire tout en donnant de l’émotion et de l’amour ».

Concernant le choix d’Alger au lieu d’une ville de Kabylie pour signer son retour, Idir dit ce qu’on lui a dicté de dire pour bien évidemment épingler encore davantage les indépendantistes : « Je tiens à préciser que c’est mon choix et il ne m’a pas été imposé ! J’ai voulu que ce soit Alger parce que c’est la capitale où d’ailleurs les Kabylophones sont loin d’être minoritaires ! Ensuite, ce sont des raisons pratiques : en hiver, il est quasiment impossible d’organiser un spectacle à Tizi-Ouzou : les salles sont trop petites et le stade n’est pas opérationnel dans de telles conditions météorologiques. Je me suis donc dit que Tizi-Ouzou sera la ville qui clôturera la tournée. Vous savez : certains trouveront toujours des raisons pour grincer des dents mais je tiens à ma liberté d’artiste et je sais que mon amour pour la Kabylie n’a pas besoin d’être sans cesse prouvé puisqu’il est sincère et plus fort que tout ».

« L’amour » de Idir pour la Kabylie est tellement un grand amour que pour revenir sur scène, Idir ne choisit aucune ville de Kabylie. C’est comme affirmer haut et fort aimer follement une femme et épouser volontairement une autre avec fierté. On verra bien s’il y aura ou non le portrait de Bouteflika le jour de son spectacle à Alger, s’il y aura des ministres dans les premières loges et s’il Idir osera, par exemple, rendre hommage à Matoub Lounès, à Bessaoud Mohand Arab, aux 120 martyrs du printemps noir de 2001, aux 24 détenus d’Avril 80, etc.

Tahar Khellaf

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