Mine Tala Hamza-Amizour : Le professeur kabyle Kamel Aissat acquitté, son combat doit continuer !

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Gisement minier de Tala Hamza, Bgayet
Gisement minier de Tala Hamza, Bgayet

VGAYET (TAMURT) – Ce dimanche 05 mai, la Cour de Vgayet a prononcé la relaxe, en deuxième instance, en faveur du professeur Kamel Aissat, injustement accusé d’«atteinte à l’unité nationale » pour avoir alerté l’opinion publique en sa qualité de scientifique et expert international sur les conséquences écologiques néfastes inhérentes à l’exploitation de la mine de zinc et de plomb Tala Hamza-Amizour, dans le département de Vgayet, en Kabylie. Son combat doit continuer et être porté par tous les kabyles, alors que le régime algérien vient d’opter pour le coup de force en vue d’exploiter ce minerai.

La Cour de Vgayet a finalement confirmé en appel, aujourd’hui dimanche, l’acquittement au profit du professeur en microbiologie, Kamel Aissat. Celui-ci, originaire de Vgayet, était poursuivi sur la base de l’article 196 bis du code pénal algérien pour « diffusion de publications de nature à porter atteinte à la sécurité nationale et à nuire à l’intérêt national ». Le motif ? Son opposition au projet d’exploitation du gisement à zinc et plomb Tala Hamza-Amizour. Il a mis en exergue à travers des communications sur sa page Facebook les conséquences désastreuses qu’entrainerait sur l’environnement et la santé publique l’exploitation de ce gisement. Il a aussi dénoncé la violation par le gouvernement algérien de la convention internationale Ramsar signée par l’Algérie en 1984, laquelle convention classe le lieu sur lequel ce projet est situé comme zone humide protégée.

En effet, cette zone renferme une nappe phréatique d’importance internationale. Bien que son opposition à ce projet repose sur un argumentaire scientifique solide, cet universitaire a été arrêté, en juillet 2023, et traduit devant la justice algérienne. Il a été même frappé de la fameuse ISTN (interdiction de sortie du territoire national). Malgré la répression, une mobilisation citoyenne est née à Vgayet pour soutenir ce professeur. En décembre 2023, une centaine de personnes, issues du mouvement associatif local, des syndicalistes, des représentants des villages kabyles et des militants politiques activant à Vgayet, se sont présentés le jour de son procès devant la juridiction concernée pour manifester leur solidarité à Kamel Aissat. C’est cette mobilisation qui a fini par payer et qui a fait plier les autorités judiciaires algériennes aux ordres du régime colonial. Toutefois, même si la relaxe a été prononcée en faveur de Kamel Aissat, le peuple kabyle ne doit pas baisser les bras concernant le projet d’exploitation de la mine Tala Hamza-Amizour.

Le régime algérien vient de franchir un autre pas décisif, en attribuant à la société mixe algéro-australienne Western Mediterranean Zinc (WMZ), qui exploitera le minerai en question, une assiette foncière à l’intérieur de la zone industrielle El-Kseur-Fenaïa pour construire une usine de transformation du zinc extrait de la mine de Tala Hamza-Amizour. Conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des peuples Autochtones, le droit international est du côté du peuple kabyle.

Pour cause, l’Article 32 de ladite Déclaration stipule que « les peuples autochtones ont le droit de définir et d’établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l’utilisation de leurs terres ou territoires et autres ressources». Or, le régime algérien continue d’ignorer toutes les voix kabyles qui appellent à arrêter ce projet à cause de l’absence des garanties environnementales à même de préserver la santé publique et la nature. Il est utile de rappeler ici que le potentiel minier exploitable de ce projet est estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 t de concentré de zinc.

Aksil K.

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