ALGÉRIE (Tamurt) – Le collectif des militants du mouvement amazigh ont réagi énergiquement, hier jeudi, à la condamnation du militant Salim Yezza. Les signataires, dont figurent des écrivains, des journalistes et des hommes de culture, ont d’abord tenu à rappeler que Salim Yezza, le militant de la cause amazighe, vient d’être condamné par le tribunal de Ghardaia à une peine d’une année avec sursis et 100 000 DA d’amende pour avoir exprimé une opinion sur sa page facebook en 2014 concernant les événements tragiques qui ont secoué cette ville.
« Ce jugement inédit dans les annales de la justice algérienne suscite moult interrogations. Au-delà des vices de forme constatés tout au long de la procédure judiciaire, la condamnation de Salim Yezza est aussi étonnante qu’inique puisqu’il est accusé d’avoir contribué et incité aux troubles de Ghardaia alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans cette ville », déplorent les signataires de la déclaration.
Ces derniers ajoutent : « Ce qui nous amène à penser que cette affaire n’est qu’une autre forfaiture du pouvoir et une mise en scène montée de toutes pièces en vue de nuire aux militants activistes du combat identitaire d’un côté et de les utiliser dans des luttes de clans qui ne les concernent nullement d’un autre côté ». Sinon, s’interroge-t-on, pourquoi ouvrir le dossier des événements douloureux du Mzab aujourd’hui, surtout que le calme est revenu dans cette région et que les deux communautés mozabite et châamba ont retrouvé cette entente scellée depuis des siècles ?
Pourquoi la justice n’a pas convoqué toutes les personnes ayant émis une opinion et/ou mis en cause des responsables dans la tragédie du Mzab, bafouant ainsi deux principes fondamentaux de l’institution judiciaire, à savoir l’impartialité et l’égalité devant la loi ? « Si nous nous élevons contre cette condamnation injuste, nous lançons un appel à la classe politique algérienne et à l’opinion nationale pour soutenir nos démarches visant l’acquittement pur et simple du citoyen Salim Yezza dans cette affaire et mettre un terme aux poursuites aussi injustifiées que cocasses qui discréditent la justice de notre pays », concluent le collectif en question.
Tarik Haddouche
N.B. Voici la liste complète des premiers signataires :
Brahim Tazaghart, écrivain,
Salim Guettouchi, universitaire et journaliste
Djamel Ikhloufi, inspecteur de formation
Imad Hanachi, journaliste
Mohand Ait Ighil, écrivain et dramaturge
Salim Lounici, enseignant universitaire
Salim Souhali, écrivain
Mohamed Merdaci, écrivain
Messaoud Bouras, ex-animateur du MCA
Rebiai Mebarki, animateur associatif
Hamid Saoudi, animateur associatif
Malek Houd, poète
Yacine Merchiche, enseignant à la retraite
Hamdane Meraihi, enseignant à la retraite
Djamel Guettala, militant
Nadhir Djebbar, enseignant de tamazight
Djamel Merabet, militant de Tamazight
Omar Berdoudi, militant
Abderrezak Boukebba, écrivain
Kamel Tarwiht, journaliste
Ali Ait Djoudi, journaliste
Ali Cherarak, journaliste
Said Aknine, militant
Boualem Chaouali, journaliste
Tahar Si Srir, syndicaliste
Hocine Gasmi, journaliste
Hacene Loucif, militant
Idir Tazerout, journaliste