Grave dérapage du parti : Le meeting du FFS en arabe à Tizi-Ouzou!

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TIZI-OUZOU (Tamurt) – C’est un dérapage des plus graves qui vient d’être  relevé à Tizi-Ouzou à l’occasion du meeting qui a été animé, samedi, par les responsables du Front des forces socialistes (FFS) à la salle omnisports de la ville à l’occasion du 53 e anniversaire de sa création.

En effet, dans la capitale du Djurdjura, les responsables du FFS n’ont pas trouvé mieux que de s’exprimer dans la langue arabe, imposée par le régime algérien depuis 1962. Les responsables du FFS narguent ainsi et tournent le dos à tout le peuple kabyle et à la langue amazighe. Pourtant, en plus du fait que dans la salle, il n’y avait essentiellement que des kabyles, le meeting en question s’est déroulé en plein cœur de la Kabylie. Mais ce qui est encore plus grave, beaucoup plus grave, et qui marquera négativement l’histoire du FFS, c’est le fait que les quelques mots prononcés en kabyle par Abdelmalek Bouchafa, premier secrétaire du FFS, ils ont été transcrits en caractères arabes ! Un discours que tout le monde peut consulter sur le site officiel du Front des forces socialistes.

Et, comme il fallait s’y attendre, les responsables du FFS, qui roulent désormais sans masques, pour le pouvoir algérien, n’ont pas raté encore cette occasion pour débiter encore un discours contre les idées indépendantistes du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie. Les quelques responsables qui se sont succédé à la tribune se sont crus obligés de marteler à plusieurs reprises et en langue arabe bien sûr : « Tahia el djazair ». Il devient clair que la mission du FFS, après avoir fait la courbette au pouvoir, consiste à contrecarrer le MAK et son projet qui suscite de plus en plus d’engouement chez les kabyles. Mais ces responsables du FFS sont-ils vraiment conscients des conséquences d’un tel dérapage ? Un parti politique, dont les anciens responsables avaient milité corps et âme pour la reconnaissance de la langue amazighe,  se retrouve aujourd’hui en train de renier, par la parole et l’action, l’un de ses éléments fondateurs.

Des militants du FFS se sont même étonnés de ce qui s’est passé lors du meeting du FFS à la salle omnisports de Tizi-Ouzou. Durant les années où le FFS était encore un grand parti, personne ne pouvait imaginer un tel scénario. Il est évident que l’objectif de cette soumission au pouvoir algérien de la part des responsables actuels du FFS a une relation directe avec les prochaines élections législatives et municipales. Conscients que le FFS ne pourra pas obtenir de « bons » résultats, car sachant pertinemment que le parti ne pèse plus au sein de la population, les responsables du FFS ont, sans doute,  concédé de faire un maximum de compromissions au pouvoir en contre partie de quelques sièges à l’APN et aux assemblées locales.

Tahar Khellaf   

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