Jugé en Suisse pour crimes de guerre : Le général Khaled Nezzar divise le FFS

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Khaled Nezzar
Khaled Nezzar

ALGER (TAMURT) – Dans une contribution récemment publiée sur sa page Facebook, Samir Bouakouir, secrétaire national du FFS, chargé de l’analyse et de la stratégie politique, a volé au secours du général algérien à la retraire Khaled Nezzar, qui sera jugé en Suisse pour, entre autres, « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Cette prise de position en faveur de l’ancien chef de la junte militaire algérienne a fait réagir une poignée de militants du parti cher au feu Hocine Aït Ahmed, lesquels, non seulement s’en démarquent, mais réclament des « sanctions disciplinaires » de la part de la direction. Celle-ci s’enferme dans un silence, qui en dit long sur ses accointances avec le régime en place.

Dans un texte qu’il a publié, jeudi 07 septembre, Samir Bouakouir a donné son avis sur la décision prise, en Suisse, par le Ministère public de la Confédération (MPC), qui a transmis le 28 août 2023 au Tribunal pénal fédéral (TPF) un acte d’accusation à l’encontre de Khaled Nezzar. Celui-ci sera officiellement jugé pour « crimes de guerre sous forme de torture, de traitements inhumains, de détentions et condamnations arbitraires ainsi que de crimes contre l’humanité sous forme d’assassinats qui se seraient déroulés de janvier 1992 à janvier 1994, durant les premières années de la guerre civile », a affirmé l’ONG Trial International dans un communiqué. Pour le cadre du FFS, ces « crimes contre l’humanité » sont plutôt des « erreurs politiques » commises par certains « hauts responsables militaires. » C’est ce qu’il défend dans sa contribution, en estimant que « quelque soient les erreurs politiques commises dans un passé récent, parfois aux conséquences dramatiques, par certains hauts responsables militaires, cela doit demeurer une affaire exclusivement algéro-algérienne. » Samir Bouakouir exhorte même « l’opposition » et « les patriotes » en Algérie à se ranger du côté de la junte, qu’il nomme « institution militaire ». « Dans ce contexte extrêmement dangereux pour notre sécurité nationale, où l’on assiste à un déchaînement sans précédent des forces hostiles à notre pays, ciblant de façon continue et méthodique l’Institution militaire, il appartient à tous les patriotes, y compris ceux de l’opposition, d’avoir une attitude ferme, ne laissant planer la moindre ambiguïté, en refusant et en condamnant toutes les tentatives, sous quelques prétextes que ce soit, d’ingérence dans nos affaires internes », a-t-il souligné.

Selon la presse algérienne, six cadres du FFS basés à l’étranger ont écrit, le 11 septembre dernier, respectivement au 1er secrétaire du FFS Youcef Aouchiche, et au Président du Comité collégial d’éthique (CCE), en l’occurrence Djamel Baloul, pour réclamer des « sanctions disciplinaires » à l’encontre de leur camarade Samir Bouakouir. Pour cause, ils estiment que son utilisation de la formule « erreurs politiques » pour qualifier les crimes commis par la junte militaire, durant la décennie noire, est en « contradiction » avec les convictions du feu Hocine Aït Ahmed, ancien leader charismatique du FFS. Face à la polémique suscitée par sa contribution, Samir Bouakouir a voulu se racheter en publiant une précision, où il affirme qu’en écrivant « erreurs politiques », il faisait allusion « à la décision politique d’interrompre le processus électoral. »

Toutefois, il ne renonce pas à son opposition à ce que Khaled Nezzar soit jugé en Suisse, en considérant ce procès comme une ingérence dans les affaires internes de son pays. « Je refuse, comme l’a affirmé récemment le Premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, toute immixtion dans les affaires internes de notre pays, sous quelques prétextes que ce soit ! ». Pour sa part, l’actuelle direction du FFS s’est enfermée dans le silence concernant ce sujet. Cela confirme le deal politico-nationaliste du FFS new-look avec le régime algérien, et ce, au détriment de la Kabylie.

Arezki Massi

4 Commentaires

  1. Une mafia militaire de capo et de sous-off analphabètes imposteurs et criminelle qui s’est installée et qui a confisqué le pouvoir en Algérie depuis 1962, qui persécute et opprimé sa population, notamment les minorités ethniques, et particulièrement les kabyles, et qui s’est appropriée toute la rente gazière et pétrolière, règne sans partage depuis 61 ans, et a détourné toutes les richesses au détriment du développement du pays et du bien-être de sa population.

  2. Comment peut-on défendre un monstre?

    L’accointance avec le pouvoir criminel ne justifie nullement la défense des criminels.
    Le FFS va très loin dans sa compromission. On peut parler de traitrise des idéaux vendus aux kabyles naïfs. Ce n’est point un hasard si la Kabylie subit les affres de ses ennemis. Sans les complice jamais elle n’aurait été dans cette situation catastrophique. Encore un effort dans l’aide à la vassalisation des esprits pour arriver au but de la gente militaire maudite.

  3. Azul . Bonjour . Une institution de criminels et de mafieux . j’ai vu des officiers harkis , des D.A.F abuser de filles de vrais martyrs ce sont des souvenirs qui me hantent encore . à propos d’incendies , je pose une question que tous les Kabyles doivent bien se posent pourquoi jamais il n’y a jamais de feux qui surviennent dans les belles forêts de L’Ouest , réponse , parce que toute la mafia militaire algérienne possède toutes le villas le long de la côte maritime . el harka .

  4. La trahison, c’est une culture chez les opportunistes !
    L’appât du gain, l’arme du dominant sur les serviteurs( les exécutons) du système.
    Pour sauver ce qui reste , il faudrait tourner la page du colonialisme déguisé..

    La Kabylie Kabyle vaincra

    PS : c’est à la fin du marché qu’on compte les bouses de Vache !..

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