Kader Sadji : « Le pouvoir veut revenir à Bgayet par la culture »

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Kader Sadji
Kader Sadji

KABYLIE (TAMURT) – « Doit-on réagir ou laisser faire ? », c’est la question que se pose Kader Sadji, animateur culturel, journaliste et responsable du café littéraire de Bgayet au sujet des tentatives du pouvoir algérien de revenir au-devant de la scène dans la capitale de la Soummam en utilisant l’argument culturel.

Dans une nouvelle sortie médiatique, Kader Sadji attire l’attention des citoyens sur le fait que le pouvoir veut signer « son retour sur le terrain à Bejaïa par …la culture». Kader Sadji précise que « c’est la pire des choses que nous puissions vivre en cette période prérévolutionnaire ». Le même animateur culturel et politique avertit que le ministère de la Culture, issu d’un gouvernement illégitime et désigné par l’armée, prévoit d’organiser un Festival international du théâtre, du 15 au 20 février 2020, que s’apprête à abriter le TRB (Théâtre régional de Bgayet Malek-Bouguermouh). Et de rappeler qu’un tel événement sera une aubaine inespérée au wali, au chef de daïra, aux élus APC/APW, de se redéployer sans qu’ils n’eussent apporté quoi que ce soit au domaine de la culture. « Dans le contexte où le peuple réclame haut et fort son indépendance, il n’est nul besoin que le ministère de la Culture puisse continuer à imposer un Festival dont il garde encore et toujours le monopole de la conception. Plusieurs incohérences majeures caractérisent ce Festival », rappelle Kader Sadji.

Ce dernier cite, entre autres, la nomination à la tête de ce Festival un membre du défunt panel de Karim Younès, en l’occurrence Slimane Benaïssa : même si on lui reconnait avoir donné ses lettres de noblesse au théâtre indépendant à travers sa riche production, mais, aujourd’hui, le peuple en lutte veut rompre avec le personnel voulant servir de relais à un système qui a ruiné le pays. « Depuis des dizaines d’années, le pouvoir a tout fait pour tuer le théâtre, car cet art est considéré comme étant subversif. Il n’y a d’ailleurs ni théâtre ni public théâtral. On aurait tant voulu, pour que le 4ème art pût connaître son essor, qu’il soit introduit à l’école, enseigné à l’université et dans des écoles spécialisées », ajoute Kader Sadji qui explique que la mise à mort du théâtre indépendant pour cause de son interdiction de se produire dans les Théâtres régionaux a aggravé encore plus la situation. « A quoi bon alors célébrer un art dont on a tout fait pour le faire disparaitre de nos tréteaux ? L’hypocrisie officielle doit cesser. Nous devons rejeter cette farce que l’on paye en plus avec notre argent », est-il ajouté.

En guise de conclusion, Kader Sadji réclame que le théâtre d’Etat soit affranchi des injonctions officielles et que le TRB soit ouvert tout de suite au théâtre indépendant et aux créateurs et toutes les activités artistiques et culturelles ainsi qu’aux conférences libres sans que des entraves administratives ou policières n’en soient dressées. « Que la police politique n’ait plus à donner des instructions aux responsables des établissements culturels », conclut Kader Sadji.

Tarik Haddouche

1 COMMENTAIRE

  1. Les agents du Caire savent qu’ils ne peuvent coloniser que les colonisables, alors ils jouent au quitte et double.
    Le quitte est relatif à l’impossibilité d’assimiler les Kabyles dans ce qui était donné au debut des années 70 comme un devoir-etre. Les jeunes ne le savent pas, mais dans l’armée il était interdit de parler Kabyle et dans les rues des grandes villes les Kabyles rasaient les murs. On venait du massacre de 1963 en Kabylie par la horde du sinistre boumediene qui tenait à l’arabisation forcenée. La TV avait Driassa et ses louanges du régime qui à longueur de journée glorifiait le grand chantre de l’arabisme. Les années 80 aussi avaient eu l’audace d’interdire des conferences et promouvoir celles des islamistes qui faisaient pcorps commun au comité central du Fln avec les généraux. Rien n’est changé avec bouteflika et ses portaits géants et ses TV démultipliées qui tentent de soutenir à flots de milliards une image/pays terne. En effet les mosquées utilisées comme levier d’arabisation outre l’école qui a pour mission d’uniformiser au rabais. Dans le programme du nouveau Berzidan il confirmé que l’arabisation touchera meme les filières scientifiques, visiblement les matières des sciences humaines avaient donné satisfaction vu que le vide comprimé déambule dans les rues avec les memes slogans du régime, et vis versa, le meme régime se réclame du Hirak, si bien on ne distingue ni l’un ni l’autre que dans ces Vendredi symbole de l’islamité, qui est reconduite comme certitude. Ainsi il est dit que l’amazighité va etre enseignée mais juste pour etre le support et l’accompagnement de cette arabisation supplémentaire. Donc ils vont tout faire pour sembler pro – Amazigho mais pour ancrer plus l’arabisation. Ce qu’avait fait le roi du Maroc, qui après avoir officialisé thamazight il s’est précipité en Arabie signer l’adhésion du maroc au Conseil Cooperation du Golfe arabique, une autre façon de dire qu’il y a toujours au dessus de Thamazight un plus d’arabisme, la junte algérienne par contre invente l’arabe langue d’Etat- plus officielle de thamazigh, qui elle est langue support de cette arabislamisme qui reste le lien obligatoire pour tous. En sommes, on est pas sortis de l’auberge tant que l’Etat Amazigh né de ses propres valeurs nest pas coté au positif, c’est à dire dicter les valeurs du pays et son éthique. Le monstre à deux tetes qui voudrait que l’on soit au meme temps arabes et Amazighs sert juste à relativiser notre personnalité en la baignant dans cette schyzophrénie, ce qui rend facile l’occupation d’un peuple c’est cet écran entre Etat vécu intimement et son expression sur le terrain au quotidien. Refuser la notion de mosquée comme régulateur de l’éthique et l’arabe comme langue administrative et son articulation comme « Daira » wilaya » qu’il faut remplacer par l’Arch Alemmass l’Arch Amokran, outre au noms de personnes et lieux. C’est aussi la responsabilité de tous, il est impératif que chacun de nous désarabiser son language et refusant la fatalité d’une adéquation à l’arabisation par l’assimilation dans le language quotidien, la langue est la clé d’enregistrement. Qui te nomme le territoire -physique, les villes et villages- ou mental en introduit les mots et conceptes en réalité te controle à distance et n’a donc pas besoin de militariser le terrain pour l’occuper.

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