Les Kurdes entre Occident ingrat et vicissitudes de l’histoire

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Kurdistan libre
Kurdistan libre

KURDISTAN (TAMURT) – Pour tenter de démêler un tant soit peu l’imbroglio destin d’un des peuples les plus anciens que l’histoire ait jamais connue, il est utile ne serait-ce que brièvement de savoir réellement qui est ce peuple et dans quel espace géographique il évolue.

En effet, les kurdes formant le plus grand peuple apatride, estimé entre 20 à 40 millions d’individus disséminés un peu partout dans le monde.
Nous ne connaissons pas vraiment le nombre exact d’habitants vivant dans ces territoires puisqu’aucun de ces pays n’a véritablement jugé utile d’en établir leur recensement. En effet et selon certaines estimations non-officielles, le nombre de 35 millions est le plus souvent avancé.
Cette ethnie indo-européenne vit éparpillée sur quatre grands territoires : la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Une importante diaspora est également présente dans les pays de l’ex Union soviétique, aux États-Unis et en Australie.

Les kurdes sont majoritairement de confession musulmane sunnite à l’intérieur des États précités, « bien que leur sunnisme diffère de celui des Arabes et des Turcs » quant à leur situation elle n’est pas non plus reluisante dépendamment d’un pays par rapport à l’autre.
Le rêve de voir les kurdes édifier leur État n’est jamais prêt de se réaliser. En effet, au lendemain de la Première Guerre mondiale, les alliés qui ont redessiné les frontières sur les ruines de l’empire Ottoman ont permis à ces derniers de se reconstituer en État indépendant situé au Sud-est de l’Anatolie suite au traité de Sèvres daté de 1920, pour se retrouver trois ans plus tard suivant le traité de Lausanne répartis entre les États précédemment cités.
La vie quotidienne du peuple kurde n’a pas été de tout repos. Des insurrections et autres soulèvements sont le plus souvent réprimés dans le sang et la déportation.

C’est ainsi d’ailleurs que le sentiment de persécution quasi-permanente a réussi par la longueur du temps à forger le sentiment d’appartenance à cette race d’hommes qui jadis a régné sur ces vastes territoires pour qu’un accident de l’histoire en vienne freiner net sa fulgurante épopée.
Toutefois, le combat pour leur libération qu’ils n’ont jamais cessé de mener pour la préservation de leur patrimoine linguistique, leurs coutumes et leurs us, provoquait le plus souvent l’ire des autorités à domination arabe, turque ou persane.

Que le monde s’en rappelle les massacres à grande échelle commis par le régime de Saddam Hussein et de son acolyte connu sous le sobriquet de « chimiste » à l’encontre du peuple kurde durant les années 2000 dont 5 000 kurdes ont été systématiquement exterminés par gaz à Halladja!
L’ultime arnaque de ce IIIe millénaire vient encore de nous rappeler le triste destin d’ »un peuple sans terre » qui, par de subtiles tours de passe-passe, se voit destituer de son droit le plus absolu lui permettant d’édifier un État sur son territoire qui se situe à cheval sur quatre États.

La bravoure du peuple kurde n’est pas à démontrer, il la vit au quotidien. Les peshmergas à eux seuls ont tenu la dragée haute au DAECH et autres milices islamistes en Syrie et en Irak.
Le monde dit libre est un mauvais élève, car il oublie vite les leçons d’un passé récent.

L’Organisation des Nations unies (ONU) ne s’est pas contenté de cautionner un déni d’existence d’un peuple, mais a fait pire : lâcher la meute pour assister à l’extermination d’une race qui ne veut point mourir, par pudeur et pour faire dire à l’Occident ingrat que le peuple kurde survivra, par l’unification de ses rangs, dans le seul but de pouvoir renverser cette fatalité quasi-légendaire.

Rezki Djerroudi

6 Commentaires

  1. Les Kurdes disposeront d’un état dans seulement quelques années. Car c’est un grand peuple, ils disposent de dizaines de chaines TV et radios contrairement aux Kabyles ou Berbères en général.
    Leur diaspora demeure Kurde car qu’il soit né à Paris ou à New York, le Kurde parle Kurde.
    Contrairement aux Kabyles qui arrivent dimanche en France et dés lundi matin ils se mettent à parler Français ou autre, en oubliant vite, très vite, ultra vite leur identité et langue.

    • Lhaq vous avez entièrement raison de souligner cet aspect incompréhensible au niveau de la diaspora kabyle en Occident mais pas uniquement me semble-t-il car il est de la nature de tous les algériens de ne pas mettre le plus souvent de l’avant leur algérianité ou kabylité; Pour cela il faudrait toute une étude sociologique pouvant permettre de nous éclairer sur ce type de comportement.

    • Ne perdons pas trop de temps avec ces histoires de parler ou pas parler Kabyle en France ou au Portugal. Les plus grands supporters en argent lourd d’Israel sont des Juifs de la diaspora qui ne parlent pas un mot en Hebreu. A mon avis c’est un faux probleme.

  2. Les kurdes instrumentalisés, utilisés contre DAESH et trahis par leurs alliés occidentaux. Abandonnés à leur sort et livrés à leur bourreau. Les kurdes sont un grand peuple sans état hélas et le kurdistan une réalité pourtant, mais un pays sacrifié aux intérêts géostratégiques, et écartelé entre plusieurs pays qui se le sont partagés comme les parts d’un gâteau : Syrie, Irak, Iran et Turquie.

    • Effectivement Jean Bon, un aussi grand peuple plein de bravoure et d’esprit de sacrifice est pour le moment coincé entre la fatalité d’un destin légendaire et le désintérêt de de ses frères de sang s’abord ensuite voire l’ingratitude de l’Occident par le biais de ses institutions.

  3. Correction: le plus grand peuple apatride c’est les Imazighen! Il ya un Kurdistan tres vivace qui est en trein de naitre en Irak du Nord: Ils ont leur ecoles, leurs economy, leur armee, plus de 30 stations de teles ….
    Les Imazighen n’ont rien !

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