Lors de son meeting à Tizi Ouzou : Ouyahia s’en prend aux indépendantistes kabyles

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Ahmed Ouyahia

TIZI OUZOU (Tamurt) – Cette fois-ci encore, Ahmed Ouyahia n’a pas raté l’occasion de sa présence à Tizi Ouzou pour descendre en flammes les Kabyles qui défendent l’idée d’une Kabylie indépendante. Un projet porté par une grande partie des kabyles mais qu’Ouyahia tente de réduire à un simple phénomène comparable à la chaine de télévision intégriste, El Magharibia, qui appartient au tristement célèbre chef intégriste Abassi Madani et sa famille.

Ouyahia n’a pas hésité donc à faire le parallèle entre les deux en insinuant sournoisement que l’objectif étant de mettre en flammes l’Algérie, tout comme cela avait été le cas en Libye et en Syrie. Alors que tout le monde sait que l’objectif des indépendantistes kabyles n’est autre que de sauver la Kabylie de l’ogre de l’intégrisme qui plane toujours sur l’Algérie où dès la premières années de l’école primaire, on commence à endoctriner les enfants avec des idées illuminées du Moyen Age. La Kabylie ne veut pas sombrer dans cette fatalité qui la mènera droit à la disparition pure et simple. C’est ce combat pacifique, faut-il le rappeler, que mènent les indépendantistes kabyles. Ahmed Ouyahia a bien sûr le droit de ne pas être d’accord avec le MAK et les indépendantistes kabyles puisque même la constitution algérienne (dont Ahmed Ouyahia avait été chargé de mener les tractations pour sa conception) qualifie l’Algérie de terre arabe. Mais de quel droit devrait-il interdire aux autres citoyens de ne pas avoir des convictions aux antipodes des siennes ? Le fait que des kabyles comme Krim Belkacem aient été parmi les premiers à prendre les armes contre le colonialisme français justifierait à lui-seul ce statu quo, selon Ahmed Ouyahia. L’Histoire avance dans tous les sens. Les peuples évoluent.

Et cette vérité semble échapper à Ahmed Ouyahia qui veut garder l’Algérie sous la chapelle du FLN pour encore plusieurs siècles. Ce qui est étonnant, en revanche, c’est qu’Ahmed Ouyahia a été, cette fois-ci, le seul chef de parti politique à s’en prendre au MAK et aux indépendantistes kabyles. Djamel Ould Abbes, Louisa Hanoune et même Amara Benyounes ne l’ont pas fait. C’est dire qu’Ahmed Ouyahia sait ce qu’il fait. Et surtout ce qu’il dit.

Tahar Khellaf

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