Malheureuses déclarations du président de l’Olympique Akbou sur le MAK : Les dessous d’une vaine polémique

KABYLIE (TAMURT) – Le vibrant hommage rendu par le président du MAK, Ferhat Mehenni, aux supporters de l’Olympique Akbou (OA), qui ont scandé haut et fort « Mon pays la Kabylie » et « Pouvoir assassin » au stade du 05 juillet, lors d’un match de coupe d’Algérie ayant opposé, le 29 mars dernier, le club kabyle au club algérois du CR Belouizdad n’a pas été du goût du premier responsable de l’OA… et du régime algérien. Takka Karim, car c’est de lui qu’il s’agit, a lancé une vaine polémique en criant à « la récupération ».

En effet, dans un communiqué rendu public récemment, le président de l’Olympique Akbou a dénoncé « énergiquement » le bel hommage du leader indépendantiste aux supporters kabyles, tout en ajoutant que « de tels propos (…) n’engagent que son auteur ». Comme cela ne suffisait pas, il récidive dans un live Facebook où il affirme que « c’est l’Algérie et la DJS (direction de la jeunesse et du sport) » qui ont accordé l’agrément au club sportif kabyle pour exercer. Karim Takka, tout en niant, toute honte bue, que le slogan « Mon pays la Kabylie » ait été entonné par les supporters kabyles au stade du 05 juillet, préconise aux inconditionnels de l’OA de choisir pour supporter leur club fétiche des chants apolitiques. « Il faut opter pour des chants personnalisés au club », a-t-il suggéré.

Par ailleurs, ce responsable sportif s’est distingué par des propos méprisants et puérils à l’égard de Ferhat Mehenni. « Il faut chercher un autre terrain où paître tes chèvres », a-t-il lancé au président du MAK. Sans surprise, la sortie de Karim Takka a fait la joie et les délices de la presse et blogosphère algériennes. Ses déclarations ont été largement relayées par une partie d’internautes algériens. Une occasion pour eux de déverser leur haine anti-kabyle. Une chose est sûre, les slogans scandés par les supporters kabyles au stade du 05 juillet ont provoqué la rage et la colère du régime algérien. Pourquoi Karim Takka s’est-il senti obligé de réagir à l’hommage rendu par le président du MAK aux supporters kabyles et de s’attaquer au leader indépendantiste ? A-t-il reçu des pressions de la part des services secrets algériens ? Cela s’est produit à plusieurs reprises dans d’autres cas. La sœur du militant indépendantiste Jugurtha Louerguioui a été instrumentalisée par le régime algérien pour imputer la mort de son frère au MAK. La honteuse manipulation algérienne avait échoué, comme les autres d’ailleurs.

Réagissant à cette vaine polémique, Ferhat Mehenni a réaffirmé son hommage aux braves supporters kabyles, tout en diffusant les vidéos montrant la galerie akboucienne en train de scander « Mon pays la Kabylie » et « Pouvoir assassin ». Oui, la jeunesse kabyle a bel et bien crié haut et fort « Mon pays la Kabylie » dans les tribunes du stade algérois. Pour sa part, le natif d’Akbou, Malek Benhamouche, cadre du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, a affirmé en réponse aux malheureuses déclarations de Karim Takka que « les dignes supporters d’Aqvu ont fièrement porté les aspirations de la Kabylie, tandis que le président du club semble n’être que la voix du régime algérien, tentant par tous les moyens d’étouffer la voix de la Kabylie ».

Forcé à l’exil et condamné par la justice algérienne par contumace à 20 ans de prison à cause de son militantisme pour l’indépendance de la Kabylie, Malek a rappelé au président de l’OA que la région d’Akbou est un bastion de la résistance politique contre le régime algérien et son idéologie arabo-islamique, et que les jeunes d’Akbou sont les dignes héritiers du combat de Mohand U Harun. La région d’Akbou et ses environs est un fief indépendantiste kabyle n’en déplaise au régime algérien et ses serviteurs en Kabylie.

A noter que le slogan « Mon pays la Kabylie » est scandé par les supports kabyles du MOB, de la JSMB et de la JSK depuis plusieurs années déjà, et ne date pas d’hier.

Arezki Massi