Mohamed Allaoua : « En France, je suis chez moi, en Algérie, je suis un étranger »

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Mohamed Allaoua

KABYLIE (Tamurt) – A la fin du gala spectaculaire qu’il a animé à Boudjima dans la wilaya de Tizi-Ouzou, dans la soirée de mercredi dernier, Mohamed Allaoua a lancé un véritable cri du cœur. Il a voulu, de cette manière, exprimer toute sa colère contre le pouvoir algérien.

Ce dernier, n’ayant pas réussi à le récupérer à l’instar de tant d’autres chanteurs kabyles de service connus de tous, a entrepris un véritable plan pour le briser et saper sa carrière. Heureusement que Mohamed Allaoua compte un nombre impressionnant de fans, seule béquille sur laquelle il s’appuie actuellement, notamment pour chanter sur scène. Est-il normal qu’un chanteur de sa trempe ne chante que très rarement notamment en Kabylie mais aussi ailleurs ? Et pour illustrer cette situation cocasse et invraisemblable, Mohamed Allaoua n’a pas hésité à déclarer mercredi à Boudjima, en marge de son concert ayant réuni 10 000 personnes, venus des quatre coins de la Kabylie : « En France, je suis chez moi mais en Algérie, je suis un étranger ».

En s’exprimant ainsi, Mohamed Allaoua a voulu tirer la sonnette d’alarme quant aux difficultés inimaginables qu’ils rencontrent pour se produire en Algérie. Lors du gala qu’il a animé le 15 juin dernier au stade Oukil Ramdane, devant 16 000 fans, des tentatives de saboter ce spectacles avaient été enregistrées, a-t-on appris auprès des proches de l’artiste. Mais grâce à la vigilance de ses amoureux, le concert s’est déroulé sans qu’il y ait rien de particulier à déplorer en dehors de quelques débordements vite maitrisés. On a appris aussi que le fait que dans tous ses galas, Mohamed Allaoua interprète la chanson « Slaavits Ayavahri » de Matoub Lounès, n’est pas du goût des gardiens du temple. Mohamed Allaoua a annoncé qu’il va animer un concert au Zénith de Paris le 20 janvier 2017. Mais en Algérie, rien n’est sûr pour le moment car on ne cesse de lui placer des bâtons dans les roues, a-t-il conclu.

Tahar Khellaf   

5 Commentaires

  1. Pour être chez toi, il faut chanter en arabe pas en berbère, car l’Algérie est un pays officiellement « arabe » depuis 1962. Taos Amrouche a été victime elle aussi du rejet et du racisme arabo-algérien en 1978 lors du festival panafricain a Alger. Ben Bella et ensuite Boukharouba avait réglé l’Algérie a l’heure arabe. Ensuite tout les autres ont suivi, Chadli, Zeroual, Boutef c’est le plus anti-amazigh primaire avec Boukharouba.

    • Taos Amrouche se produit au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966. L’Algérie de Boumediene, qui était notre négation et qui planifiait notre disparition par assimilation, ne l’avait pas invitée au Festival culturel panafricain d’Alger en 1969. Elle s’y rend tout de même pour chanter devant les étudiants d’Alger… La grande et noble dame de cette légendaire famille des Amrouche est décédée le 2 avril 1976.

    • Qui est chez lui? Je m’ en fous si je suis chez moi ou ailleurs l’essentiel c’est d’ailleurs être bien dans sa propre peau

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