Rejet des législatives : un ras le bol civique

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Urne vide

DÉCLARATION (Tamurt) – Comme attendu et ainsi que nous l’avions annoncé dans notre déclaration du 30 avril dernier, les élections du 04 mai 2017 ont été marquées par une très forte abstention. Si  on s’en tient aux résultats officiels, plus de 62%  des électeurs ont décidé de tourner le dos à ce scrutin, ce qui invalide de fait toute légitimité populaire à la nouvelle assemblée. Le pouvoir, en premier lieu, et la classe politique ayant participé à  cette imposture électorale, en second lieu,  sont aujourd’hui face à leurs responsabilités.

Essayer de justifier  cette débâcle en stigmatisant les partisans du boycott,  c’est s’engager à nouveau dans une politique de  fuite en avant. C’est, en effet,  faire  preuve  d’inconséquence politique et d’autisme face aux attentes réelles des citoyens que de vouloir  se justifier par cet argument, alors que la faute est d’avoir cautionné un guet apens politique orchestré par le pouvoir. Contrairement à ce que l’on peut considérer, il n’y a pas eu de victoire des boycotteurs face aux participationnistes, mais une défaite du pouvoir autoritaire   qui veut  maintenir les citoyens dans l’infantilisme politique tout en continuant honteusement à gérer l’Algérie  sous une forme de régence. La réponse de la jeunesse,  à travers les réseaux sociaux et sur le terrain, à cette dégradante méprise, en est la parfaite illustration. En mettant à nu, à travers même la dérision, les dérives d’un système politique obsolète, les citoyens ont exprimé fortement  leur indignation. A l’abstention s’est ajouté le vote blanc, dont le nombre  dépasse  les suffrages exprimés en faveur des  deux partis du pouvoir réunis.

En Kabylie,  comme c’est le cas de la dernière élection pour les présidentielles, le vote n’a quasiment pas eu lieu, disqualifiant la participation de ses partis traditionnels  pour avoir coupé avec ses aspirations et ses préoccupations. Car au-delà des raisons communes à toutes les régions d’Algérie, la Kabylie, subissant une double discrimination, refuse aussi de voter pour un ordre établi travaillant à sa déculturation et à la disparition de son identité. Le peuple kabyle n’a pas vocation à aller voter contre lui même et participer à  institutionnaliser sa propre négation. On ne peut occulter  son aspiration profonde et légitime à affirmer son existence et à vivre dans sa culture et à travers ses valeurs.

En accord avec  cette profonde attente populaire, le Rassemblement Pour la Kabylie se projette dans l’avenir sur une ligne claire et sans ambigüités en fondant son projet sur la reconnaissance d’un statut politique d’autonomie de la Kabylie. Conscients des enjeux, notre défi, aujourd’hui,  est dans notre capacité à rassembler toutes les forces, toutes les énergies, toutes les compétences pour bâtir les convergences dans la clarté et dans un climat responsable entre les différentes sensibilités représentant l’opposition démocratique en  Kabylie et qui mettent la Kabylie au cœur  de leur projet. S’inscrivant pour le combat démocratique, le RPK  réitère son appel à l’ouverture d’un véritable débat sur les questions fondamentales qui concernent le pays. Le changement politique ne peut intervenir que si le processus électoral vise comme objectif premier l’alternance au pouvoir et la fin de la gestion clanique et oligarchique de l’Etat. Le changement institutionnel ne peut avoir de sens  que s’il vise à réconcilier l’Etat avec la Nation dans sa dimension multiculturelle. Si les décideurs  ne tirent pas les leçons de ce scrutin, en interprétant lucidement cette abstention électorale comme un avertissement, ils porteront alors  la lourde responsabilité des dérives violentes éventuelles qui peuvent résulter comme réponse au blocage politique actuel.

P/Le Rassemblement Pour la Kabylie
Le Coordinateur
Hamou BOUMEDINE

4 Commentaires

  1. Que de blabla inutile et stérile, de la littérature puérile, des propos inconsistants sans réels portées sur les évènements et une prétention sans limite de pouvoir  » rassembler les forces, les énergies et les compétences nécessaires pour bâtir…..entre les différentes sensibilités représentant l’opposition démocratique en Kabylie et – cerise sur le gateaux – qui mettent la Kabylie au coeur de leur projet « . Hamou BOUMEDINE et ses amis devraient savoir qu’avec du recul la preuve est faite par mille qu’il n’existe pas de véritables démocrates au sein des supposés partis d’opposition en Kabylie ou en Algérie. La réalité des faits est qu’il existe les courants suivants: Les Nationalo-conservateurs, les Islamistes de tous poils, les libéraux oligarques opportunistes et au mieux certains progressistes qui, pour survivre, s’allient alternativement et opportunément avec les uns et les autres. Quant au FFS et le RCD ils sont devenus inclassables tant ils voguent au gré des vents et qui désormais ont décidé, chacun de son côté, de sous traiter pour le compte des clans au pouvoir. De là à les affubler exagérément de titre de démocrates qui mettent la Kabylie au coeur de leur projet il y’a des limites de l’entendement qu’il faut éviter de franchir avec autant de légèreté et de complaisance. Par ailleurs, Mr BOUMEDINE, avec une naïveté déconcertante conditionne l’évolution de la situation à une chimérique éveil de conscience et du sens des responsabilités du pouvoir. Sauf qu’avec des « Si » on mettrait Paris en bouteille pour reprendre le fameux adage. La politique est quelque chose de très sérieux pour la confier à des amateurs ou des salonards qui activent avec les deniers publics et par voie de conséquence pour le compte du pouvoir en place. Mr BOUMEDINE personne ne vous dénie le droit d’activer, de militer et de lutter pour votre cause, seulement ce n’est pas avec des communiqués laconiques ou de la littérature creuse que vous ferez avancer votre cause. Il faut descendre dans l’arène pour affronter les fauves comme les légendaires gladiateurs de l’antique empire Romain et surtout pour gagner la sympathie et la confiance des citoyens. Sinon changez d’occupation et économisez votre énergie pour des actions plus utiles.

    • oui, kad, la politique c’est sérieux et il faut d’abord un discours politique cohérent qui traduit une ligne . La lutte politique commence par là . Libre à vous de ne pas être d’accord mais il faut reconnaître qu’avec l’arrivée du RPK on renoue enfin avec le politique au sens noble du terme, ce qui change de la logorrhée habituelle, mélange de slogans et d’insultes.

      • Ce que vous appelez noble politique c’est ce que pratique le rcd et le ffs depuis belle lurette, ce qui en réalité a mené la Kabylie dans le désastre. En d’autres termes, cette noble politique consiste pour vous et vos semblables à parler au nom de toutes les régions d’algérie et de considérer la Kabylie comme une des 48 willayas qui ne doit en aucun cas s’en écarter. A cause de cette « noble politique », des Kabyles avaient honte de parler leur langue dans l’assemblée algérienne, à cause de cette « noble » longtemps des Kabyles entamaient leur discussion par le fameux « nekwni s w aaraven ». Ce que vous appelez logorrhée c’est les discours de Bouaziz dans un Kabyle châtié et dont vous ne saisissez pas la portée et pour lequel les Kabyles s’enthousiasment. Ce que vous appelez logorrhée c’est tout ce qui ne s’inscrit plus dans le giron colonial algérien, et vous osez inversez les rôles entre les bourreaux et les victimes lorsque vous rejetez les slogans et insultes des Kabyles privés de leur identité et de l’indépendance de leur Etat Kabyle, en revanche vous voulez mettre sur un piédestal tout texte qui s’oppose à l’émancipation de l’Etat Kabyle. Je préfère les insultes proférées par la jeunesse enragée de Kabylie dans sa soif de Liberté aux discours creux des algérianistes. Tout un chacun doit s’incliner devant le courage et la vaillance de ces jeunes Kabyles qui subissent la répression, les arrestations, les interrogatoires et les tortures du régime colonial algérien. Ces jeunes que le pouvoir a privé de culture et d’instruction ont gardé toute leur authenticité et leur expression doit être analysée sur le fond et non sur la forme. Même si des petites natures de votre sorte sont effarouchées, leurs insultes sont le bras d’honneur de la Kabylie à tous ceux qui sont tentés de retarder sa libération. Leur style est celui de Céline qui vient donner un coup de pied dans la vieille littérature.

  2. Il veut a tout prix gommer la singularité de la Kabylie : pour lui ce sont toutes les régions d’Algérie qui ont boycotté, la Kabylie ayant fait comme les autres régions d’après lui il n’ y a donc pas lieu qu’elle sorte du giron algérien. Voilà le constat biaisé de ceux qui veulent cacher le soleil par un tamis.

    Les Kabyles ne veulent plus s’inscrire, comme le souhaite l’auteur, dans une opposition démocratique au sein d’un ensemble algérien car cela équivaut à vivre éternellement minoritaire et à ranger la Kabylie dans la case d’ethnie minoritaire algérienne. Les Kabyles ont démontré leur adhésion, et même fait leur, le projet d’émancipation de la Kabylie du joug arabo algérien. Il ne peut y avoir de demi mesure quand il s’agit de liberté d’un peuple. Il ne peut y avoir de convergence entre le projet ayant comme horizon de vivre en minorité ethnique dans une algérie à majorité arabo islamique et le projet dont l’objectif est de vivre dans un État Kabyle Indépendant.

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