Répression anti-kabyle : Mira Moknache poursuivie en justice pour une vidéo sur les incendies de Toudja

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Mira Moknache
Mira Moknache

VGAYET (TAMURT) – Prévu initialement pour ce mardi 14 novembre, le procès de la militante kabyle Mira Moknache, poursuivie pour une vidéo qu’elle avait publiée sur Facebook pour montrer l’ampleur des dégâts occasionnés par les incendies ayant frappé la commune de Toudja en juillet dernier, a été reporté au 28 du même mois.

« Aujourd’hui (mardi 14 novembre, NDLR), j’ai attendu de 9h jusqu’à 17h au tribunal (Amizour). Je découvre mon procès : « la vidéo sur les incendies d’At Ussalah » », a annoncé Mira Moknache sur sa page Facebook. Déterminée à assumer ses convictions politiques malgré l’acharnement judiciaire qu’elle subit, cette enseignante à l’université de Vgayet refuse de croire au récit officiel du régime algérien sur les tragédies ayant frappé la Kabylie ces trois dernières années. « Qui a brûlé At Ussalah, qui a brûlé Ouaddas, qui a brûlé Larbaa Nat Irathen, qui a brûlé la Kabylie ? », s’est-elle interrogée. Dans sa vidéo, Mira Moknache affirmait que les incendies perpétrés en juillet à Toudja et qui ont fait des dizaines de morts « c’était voulu ».

Par ailleurs, la native de la ville d’El Kseur, dans le département de Vgayet, dénonce ouvertement ceux qui veulent la faire taire. « Ceux (…) qui osent m’insulter sur les réseaux, qui m’accusent de tous les torts, qui préfèrent être dans le compromis…ayez juste le courage et osez être là présents á mon procès qui est reporté pour le 28 Novembre 2023 », a-t-elle défié. Loin de se laisser intimider par ses détracteurs, elle dit assumer pleinement ses convictions politiques face même aux juges algériens. « C’est devant l’institution judiciaire que j’assume ma position politique, que j’assume la lutte, que je défends ma Kabylie ! », a-t-elle lancé à « ceux qui sont constamment dans le compromis ! »

A noter que cette même militante a été notifiée le 31 octobre dernier pour comparaitre devant la Cour d’Alger le 26 novembre et le 03 décembre dans des procès en appel, où elle a été accusée de « terrorisme » sur la base de l’article 87 bis du code pénal algérien.

Arezki Massi

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