Vgayet : Condamnations en cascade de militants kabyles

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Tribunal
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KABYLIE (TAMURT) – De nombreux militants et activistes kabyles ont été dernièrement arrêtés, traduits en justice et condamnés pour leurs publications sur Facebook. Aucune mesure d’apaisement n’est envisagée par le régime algérien, qui maintient sa chasse aux militants kabyles.

La liberté d’expression n’existe plus sous le régime colonial algérien. Exprimer son opinion sur le réseau social Facebook est devenu un délit et son auteur est passible de poursuites judiciaires. C’est le cas du militant Kabyle Djamel Ikni, condamné en première instance, fin février, à un an de prison ferme pour avoir exprimé son soutien à deux opprimés du régime algérien. « Le 22 février, j’ai comparu devant le tribunal pour deux publications que j’ai postées sur mon compte Facebook, celle sur Nora Haddad et Yougurtha Taib. J’aime cette vertu qui est la liberté d’expression, l’un des piliers de la démocratie. Je ne peux écrire ou partager sur Facebook que des choses liées directement ou indirectement à cette noble vertu. J’ai été condamné à une année de prison ferme et je vais faire appel de ce jugement », a déclaré cet ex-détenu, natif d’Aokas.

Pour sa part, la militante Mira Moknache devrait comparaitre devant la justice algérienne le 17 mars prochain dans un nouveau procès pour « incitation à un attroupement public ». Elle est poursuivie dans d’autres affaires pour sa prétendue implication dans les incendies de Kabylie en 2021 et le meurtre de Djamel Bensmail, ainsi que pour avoir dit que les malheurs (incendies) dont est victime la Kabylie sont voulus. Une accusation à peine voilée que les le régime algérien est l’auteur de ces crimes, ayant entrainé la mort de centaines de Kabyles en 2021 et 2023. Face à cet acharnement judiciaire, Mira Moknache reste déterminée. « Je porte la voix de ceux qui ont été brûlés dans les incendies de la Kabylie ! Je paye le prix et j’en suis fière ! », a-t-elle affirmé. Ce dimanche 03 mars, le militant indépendantiste Mustapha Akkouche, originaire d’Aqvu, a été convoqué au commissariat central de Vgayet. Il a été relâché après avoir signé un PV d’audition.

Pour rappel, il a déjà passé 11 mois dans les geôles algériennes. Il a été accusé de terrorisme sur la base de l’article 87 bis du code pénal algérien. Le même jour, le tribunal de Vgayet a condamné Sofiane Azazga à 6 mois de ferme assortis d’une amende de 50 000 dinars. Toujours dans le département de Vgayet, le tribunal d’Amizour a ordonné le 27 février dernier le placement sous mandat de dépôt de l’activiste Samir Oughis. Ce dimanche aussi, l’activiste Rafik Amzal a été condamné par le tribunal de Vgayet à une année de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende pour son militantisme politique. En somme, presque chaque semaine, des arrestations, des procès et des condamnations contre des militants kabyles sont signalées.

Arzki Massi

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