Vgayet : Karim Tizouiar, rossignol de la chanson kabyle, est décédé

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Karim Tizouar
Karim Tizouar

EL KSEUR (TAMURT) – Le célèbre chanteur Kabyle Karim Tizouiar s’est éteint dans la matinée de ce dimanche 28 mai, à l’âge de 60 ans, des suites d’une longue maladie, a indiqué sa famille dans un court communiqué.

La Kabylie vient de perdre l’un de ses grands chanteurs. Karim Tizouziar, le rossignol de la chanson kabyle, est décédé, aujourd’hui, a annoncé sa famille. « C’est avec une grande douleur que je vous annonce le décès de mon père, ce dimanche 28 mai matin. Dans cette immense tragédie, je tiens à vous assurer que son départ a été digne, et surtout, sans souffrance », lit-on dans le communiqué publié par sa fille. Né le 02 mars 1963, à Alger, Karim Tizouiar, originaire d’At Ksila, relevant du département de Vgayet, en Kabylie, a grandi au village Tala Tazart (El Kseur). Son talent artistique s’est révélé dès son jeune âge. A peine 13 ans, il chante déjà en compagnie d’autres artistes dans les fêtes de mariage organisées dans les villages kabyles. A l’âge de 21 ans, l’interprète de ‘’Ul-iw yeduqqus’’ quitte sa Kabylie natale et s’installe à Paris pour se lancer dans une carrière artistique. Il fait la rencontre d’autres artistes kabyles dont Hamidouche, Mehdi Mezeghrane, Sofiane, Takfarinas et Boudjemaa Semaouni. Ce dernier propose au nouveau prodige de la chanson kabyle d’intégrer le groupe ‘’Agraw’’, créé en 1982. Trois ans plus tard, soit en 1985, le groupe musical sort un nouvel album sous le titre ‘’Lexmis d Lǧemεa’’ (jeudi et vendredi). Karim Tizouiar y signe deux chansons et en interprète d’autres en duo avec Boudjemâa.

Toutefois, c’est en 1986 que le groupe ‘’Agraw’’ connait un grand succès en Kabylie, notamment avec l’album portant le titre Ul-iw yedduqus (mon cœur bat la chamade). Une année après, l’enfant d’El Kseur décide de poursuivre sa carrière en solo et quitte le groupe ‘’Agraw’’. Il sort alors son premier album personnel ‘’Ay Agiṭar’’ (Oh guitare !), qui connaîtra un franc succès. Ensuite, il sort d’autres album également à succès comme Attan Truḥ (Elle s’est mariée, 1989) et Wehdi (Seul, sans elle). Il observe une longue pause entre 1994 et 2002 avant de revenir sur la scène artistique avec deux nouveaux albums, en l’occurrence ‘’Susta’’ (La quiétude et la prospérité tant espérées, 2002) et ‘’Ma nettraju’’ (La longue attente, 2004).

Par ailleurs, en 2011, Karim T, son nom d’artiste, est atteint d’une maladie contraignante, qui l’empêche de se produire sur la scène artistique. En 2018, la Kabylie lui rend un vibrant hommage, lors d’un gala organisé à El Kseur (Vgayet). L’évènement avait drainé des foules nombreuses, venues exprimer leur reconnaissance au rossignol de la chanson kabyle. Dans son communiqué, la famille de Karim T a tenu à « remercier tous ses fans pour leur soutien inconditionnel toutes ces années », tout en soulignant que « sa musique, son art, était l’essence de sa vie ». Le message de sa fille à ceux qui ont écouté et aimé les chansons de son père est « de continuer à le faire vivre à travers ses textes ».

Arezki Massi

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