Quand l’ambassadeur Driss Djazaïri proposait de se rendre disponible pour les Israéliens

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Driss Djazaïri
Driss Djazaïri

Les révélations de WikiLeaks sur l’Algérie et la diplomatie algérienne se poursuivent et apportent chaque jour leur lot de surprises. Le dernier mémo en date a été publié lundi 20 décembre. Daté du 13 mai 2009 et classé confidentiel, le câble relate une réunion en Suisse, à Genève, en marge d’une Réunion du comité préparatoire pour la Conférence d’examen du TNP (Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires).

Parmi les personnes assistant à la réunion aux côtés de Rose Gottemoeller, sous-secrétaire d’État américaine pour la vérification de la conformité et de la mise en œuvre, figure Driss Djazairi, ambassadeur d’Algérie en Suisse et président de la Conférence sur le désarmement. Avec l’Egyptien Maged Abdelaziz, ils sont les deux seuls ambassadeurs arabes à assister à la réunion.

Lors de son intervention devant la sous-secrétaire d’Etat américaine, Driss Djazairi a notamment dit qu’il serait heureux de se « rendre disponible pour les Israéliens » dans les discussions concernant le processus de paix au Proche-Orient et le désarmement de l’Iran, évoqués antérieurement dans la réunion. D’après les Américains, le processus de paix au Proche-Orient et le dossier nucléaire iranien étaient liés. Ils sont la prioriété du président Obama, selon Rose Gottemoeller.

Mais au-delà des enjeux internationaux, comment un ambassadeur algérien peut-il proposer de se mettre à la disposition d’Israël, un pays qui n’est pas officiellement reconnu par l’Algérie ? Driss Djazairi a-t-il fait cette proposition en concertation avec Alger ou s’agit-il d’une initiative personnelle destinée à gérer sa propre carrière ?
En 2009, Washington avait refusé de donner son accord à la nomination de Mohamed Salah Dembri, comme ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis. On ignore les raison de ce refus, mais lors de son passage à Genève, en tant que représentant de l’Algérie à l’ONU, M. Dembri s’était illustré par ses interventions musclées contre Israël. C’est finalement Abdallah Baali qui est envoyé en juillet à Washington. Driss Djazaïri a-t-il cherché à plaire aux Américains au détriment des positions officielles de l’Algérie ?

Le câble utilisé : http://www.guardian.co.uk/world/us-embassy-cables-documents/206843

Samir Allam

TSA

20/12/2010

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